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« AUDITORIUM DE RADIO FRANCE » : PRÉSENCE 2019 – 29éme édition

 

Auditorium de Radio France

Du 12 au 17 février 2019  – Hommage à WOLFGANG RIHM.

©DR

Tzimon Barto, Bertrand Chamayou, Henri Demarquette, Marc Desmons, Hélène Devilleneuve, Nicolas Hodges, Florent Pujuila, Sébastien Vichard, le National, le Philharmonique, Musicatreize, Quatuor Diotima…tous ces musiciens d’exception ont fait vivre, revivre, des partitions dont le fil rouge cette année est le compositeur protéiforme, robotique, Wolfgang Rihm. Ils sont réunis pour souvent interpréter des œuvres sans grand intérêt, certaines commandées par Radio France. C’est aussi le lot de ce festival. On ne cachera pas que les œuvres du compositeur honoré nous ont pour la plupart ennuyé – certains musiciens l’ont même avoué hors champs – C’est un compositeur important, tant mieux pour lui. Avouons-le ce sont d’autres compositeurs moins célébrés qui nous ont interpellés et dont leur inventivité ont excité nos sens ! Martin Matalon avec son « Atomozacion, Loop et Freeze » pour trois pianos, une commande de Radio France, nous a enchanté après le faible « Eclair d’après Rimbaud » de Dufourt.

La composition de Matalon est d’une grande richesse avec des couleurs sonores et des rythmes extraordinaires. Ce concert d’ouverture du 12 février avait bien commencé avec la dextérité de Chamayou dans un « Klavierstück n°5 » en remplacement d’une œuvre commandée à Rihm qu’il n’a pu livrer à temps… Le 13, on passera sur la commande à Márton Illés et ses aquarelles bien détrempées et les gentils « à la manière de Haïku » de Diana Soh – « Modicum » – et surtout l’indigeste, sans idée, électroacoustique « Idea » de Sampo Haapamäki, pour applaudir fortement la composition d’ Yves Chauris « Why so Quiet » ! Déflagrations, tremblements, crépitements, craquements, il organise l’espace des possibles et d’un trait efface tout pour réinventer un autre espace et nous surprendre ! Une musique excitante et très visuelle ! On aime. Ce n’est pas le cas avec Dusapin et son « Uncut » une composition egocentrique et prétentieuse. Déjà 10 ans d’existence ! Même si le « concerto pour piano de n° 2 » de Rihm est assez ennuyeux on ne peut qu’admirer la vélocité et le toucher soyeux du piano de Tzimon Barto !

Il y va des commandes comme dans la vie, il y a des petits bonheurs, des grandes déceptions et des moments où rien ne se passe ? C’est ce qui est arrivé le 15 février !  Malgré le talent du Philharmonique dirigé par le brillant chef Alejo Perez et l’altiste Marc Desmons on était en présence du vide à l’auditorium à 20 h ! Il a fallu en fin de concert entendre une œuvre écrite il y a 20 ans, de Luciano Berio, pour rappeler que la musique peut être vivante ! « De Profundis » répondait ce soir là Rihm ! Quel compositeur morbide !  On a été surpris par contre quand Florent Pujuila, superbe clarinettiste a joué l’après midi des extraits de « Vier Male » de Rihm ; sa musique de chambre serait-elle plus audible ? Peut-être car les extraits de « Fezen pour accordéon et quatuor » a de beaux moments ; quel maestria le quatuor Diotima ! C’est grâce à leur talent que le « quatuor n°9 » de Monnet a pu briller. Comme l’accordéon du Rihm, la voix superbe d’Elise Chauvin paraissait superfétatoire… Dimanche pendant que le soleil brillait, Philippe Schoeller, en 13 minutes, nous réconciliait avec la musique dite d’avant garde vivante avec son « Eros Songs » chanté par Musicatreize ; ensuite nous avons pu faire une sieste grâce aux commandes à Trybucki, Trollet, Rihm (quelques compositeurs connus en faisaient de même…).

Pour finir le festival revenait aux fondamentaux à ces compositeurs allemands qu’apprécie Wolfgang Rihm à savoir Bach et Strauss. Einojuhani Rautavaara a offert à Mikko Franck, avant de mourir, deux sérénades très agréables et joliment interprétées par Hilary Hahn et le Philharmonique, puis avec Hélène Devilleneuve ils ont joué un tube de Bach le « double concerto pour hautbois et violon ». Charme, élégance, vivacité était sur le plateau, loin des baroqueux… « Metamorphosen » de Strauss concluait ce festival. Oui la musique est en perpétuelle métamorphose et malgré de nombreux déchets musicaux, ce festival est important pour la musique et on ne remerciera jamais assez ceux qui l’organisent.  Que Radio France prenne des risques c’est le prix à payer pour que la Culture soit vivante ! Merci à tous ceux de cette maison – Pierre Charvet, Bruno Berenguer … – qui mettent en présence, tous ces artistes ! A l’année prochaine avec George Benjamin !

 

 

 

 

 

 

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