UA-159350346-1

« LES MOISSONNEURS » : QUI (S’) AIME LE VENT RÉCOLTE LA TEMPÊTE

Un film d’Etienne Kallos avec Brent Vermeulen, Alex Van Dyk, Juliana Venter. Sortie le 22 Février 2019.

L’Histoire

Afrique du Sud, Free State, bastion d’une communauté blanche isolée, les Afrikaners. Dans ce monde rural et conservateur où la force et la masculinité sont les maîtres-mots, Janno est un garçon à part, frêle et réservé. Un jour, sa mère, fervente chrétienne, ramène chez eux Pieter, un orphelin des rues qu’elle a décidé de sauver, et demande à Janno de l’accepter comme un frère. Les deux garçons engagent une lutte pour le pouvoir, l’héritage et l’amour parental.

L’avis

« Les Moissonneurs » est une tragédie antique – Etienne Kallos, le réalisateur, est né au Cap mais d’origine grec – il réalise son premier film avec un sujet qu’il avait déjà abordé dans son court métrage, « Firstborn », lion d’or à Venise en 2009. Ces fermes où se déroule le film, lieux qui pourraient paraître paradisiaques, ne sont que des prisons pour une population blanche venue au XVIII siècle et de moins en moins acceptée par le contexte africain. Ces Afrikaners ne cessent que d’essayer de protéger par tous les moyens leur héritage et donc avoir une descendance qui aura la force, le courage, de continuer ce qu’ont créé leurs ancêtres. C’est là le nœud de cette tragédie. C’est paradoxalement un huis clos sur fond de paysages africains exceptionnels filmés et cadrés par un chef opérateur créatif, Michael Englert. Les deux adolescents qui interprètent les rôles principaux sont stupéfiants de justesse surtout qu’ils ne sont pas des professionnels. Malgré le contexte politico-social « Les Moissonneurs » est un film avant tout intime. La scène centrale où Janno et Pieter vont dans une boîte de nuit aficano-chinoise est filmée comme un cauchemar éveillé, elle est stupéfiante et démontre tout le talent de ce jeune réalisateur. Malgré tous les films qui sortent en ces mois de février-mars, c’est à ne pas douter, le film qu’il faut aller voir en premier. Il serait dommage de passer à côté de la naissance d’un grand réalisateur tel qu’Etienne Kallos.

Articles similaires

Laisser un commentaire