Strada Maggiore 34,40125, Bologne, Italie
Le musée international et bibliothèque de la Musique de Bologne a été inauguré en mai 2004, il fête cette année ses vingt ans. Il est au sein du Palazzo Sanguinetti un palais du XVIème siècle donné à la ville par Eleonora Sanguinetti en 1986. L’entrée du musée se fait par la cour intérieure décorée d’un trompe l’œil réalisé par Luigi Busatti et Francesco Santini. L’exposition se déroule à travers neuf salles décorées de fresques peintes au début du XIXème siècle dans le style napoléonien et néoclassique bolonais.
Le parcours est illustré par une centaine de portraits de personnages du monde de la musique appartenant à la collection commencée par Padre Martini.
Plus de quatre-vingt instruments de musique anciens et d’une vaste sélection de documents d’une valeur historique incomparable : traités, volumes, livrets d’opéra, lettres, manuscrits, partitions autographes, et de nombreux instruments d’époque ( cornets, serpents, luths, harmonie de flûtes, un théorbe en forme de khitára, violes d’amour….).
Dans ce musée on fait d’autres découvertes étonnantes ainsi un portrait de Mozart, de Vivaldi, de Cimarosa, celui de Johan Christian Bach peint par Thomas Gainsborough, le clavecin d’Orazio Albana, le premier livre musical imprimé, réalisé par Ottaviano Petrucci en 1501, des partitions d’ Antonio Vivaldi, Claudio Monteverdi…
La grande surprise est celle que l’on trouve dans la salle dédiée à l’opéra avec le fameux tableau du castrat Carlo Broschi dit Farinelli peint par Corrado Giaquinto. Eh oui il est à Bologne ce tableau tellement recopié sur les albums de musique, sur les contre-ténors aujourd’hui !
Bien sûr Gioacchino Rossini est en bonne place, son nom est particulièrement lié à Bologne. On trouve ainsi les livrets des premières représentations d’Isabelle Colbran chanteuse et première femme de Rossini, la partition autographe du Barbier de Séville, des effets personnels du compositeur et aussi son propre pianoforte à queue réalisé en 1844 par Camille Pleyel.
La dernière salle est dédiée au XXème siècle, aux œuvres d’Ottorino Respighi natif de la ville en 1879 et au célèbre violoniste Arrigo Serato lui aussi bolonais. La bibliothèque possède de précieux manuscrits dont douze mille livrets d‘opéra du XVI au XVIIIème siècle. Le célèbre journaliste Albert Toscano dans son livre passionnant sur l’histoire contemporaine italienne Sacrés Italiens (2014, Dunod), raconte qu’on lui a demandé de définir son pays et il répondit c’est Nutella et Michel-Ange.
Aujourd’hui on pourrait le paraphraser lorsque l’on va à Bologne, à Venise et autres villes avec un tourisme envahissant c’est Mortadella et Spritz, les touristes sont attablés avec cette infâme boisson et introuvables dans les musées, les églises…
Personne dans ce magnifique musée ou comme Il Museo Davia Bargellini, le Mambo (on en parlera prochainement). Alors si vous allez faire un tour en Italie, à Bologne, une des plus jolies villes d’Italie, non le spritz n’est pas une boisson typique italienne, vous aurez, si vous le souhaiter bien sûr, la chance de ne pas être ennuyé dans ces lieux magiques. Buon Viaggio !