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« CENTRE POMPIDOU » : ALICE NEEL, UN REGARD ENGAGÉE

Place Georges-Pompidou, 75004 Paris

jusqu’au 16 janvier 2023

©DR

Quelques semaines avant sa mort, Alice Neel, déclare : « En politique comme dans la vie, j’ai toujours aimé les perdants, les outsiders. Cette odeur de succès, je ne l’aimais pas. ».

Précurseure d’une approche intersectionnelle, la peintre américaine Alice Neel, disparue en 1984, a toujours su lier la cause de la femme à la question des origines et de la classe sociale.

Femme farouchement indépendante, elle a été la source d’inspiration pour nombre d’artistes, dont Robert Mapplethorpe, Jenny Holzer ou encore Kelly Reichardt.

Tout au long de sa vie, cette femme radicale, membre du parti communiste, ne cessa de peindre les marginaux de la société américaine. Alice Neel, femme libre et indépendante, est restée avec sa peinture figurative à contre-courant des avant-gardes qui marquent la scène de New York où elle avait élu domicile au début des années 1930. À l’instar de l’œil de la caméra, Neel fait entrer dans notre champ de vision des personnes qui auparavant restaient dans l’obscurité et tombaient dans l’oubli. C’est son premier geste politique.

Le second réside dans son choix de cadrage – une frontalité qui interpelle. L’artiste nous place droit devant ses modèles. Avec une grande puissance picturale, sans sentimentalisme, Neel nous les impose : regardez-les !

Anticipant les débats actuels, elle expliquait en 1971 : « J’ai toujours pensé que les femmes devaient s’indigner et cesser d’accepter les insultes gratuites que les hommes leur infligent. ».

Cette exposition de 70 peintures et dessins, et de nombreux documents fait découvrir ces formidables portraits comme son travail graphique sans pudeur.

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