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« JEUNES TALENTS » : VOUS AVEZ DIT ROMANTISME ? COMME C’EST BIZARRE !

Musée Guimet, mercredi 30 novembre 2022, 20h – avec l’Association Enfants d’Asie

Musée du Petit Palais, jeudi 1er décembre 2022, 12h30

Un jour que j’interviewais Luciano Berio pour un documentaire sur la manière d’interpréter aujourd’hui la musique baroque, il m’a répondu : « Croyez-vous que Bach sût qu’il était un musicien baroque ? Beinh non ! Il était un compositeur de musique, basta ! ». Alors ces jeunes talents que l’on écouta ce mercredi – Léo Guiguen, violoncelle , Thibaut Maurin, piano et ce jeudi – Angélique Tragin – lorsqu’ils jouent la Fantasiestücke de Schumann, la Sonate pour violoncelle et piano en fa majeur n°2 op.99 de Brahms, les 8 Klavierstücke op.76 de Brahms, les Trois Études de concert S.144 de Liszt pensent jouer des romantiques ? Qu’est-ce que cela veut bien vouloir dire pour eux à l’ère des réseaux sociaux ? Ils ont un regard tout neuf de jeunes gens nés au XXème siècle, encore à l’école, sur une époque de la diligence, de la bougie, et bien loin des émotions que devaient avoir Brahms, Schumann ou Liszt et leurs auditeurs.  Leurs sentiments, en jouant ces grands classiques, même correctement, ne seront jamais ceux que pouvaient avoir les compositeurs. Alors aujourd’hui doit-on avoir du vécu pour interpréter ces œuvres ? Est-ce que les indications écrites sur les partitions sont suffisantes ? Vastes questions ! Et puis celui (ou celle) qui les a entendus aura-t-il (elle) le même ressenti que celui de Léo, Thibault, ou Angélique? Ce jeudi à la fin du concert original et passionnant d’Angélique Tragin, le couple à côté de moi a trouvé son récital délicieux et avec sa petite tenue, si à la mode, elle était totalement charmante. Et voilà une réponse aux Capriccios et Intermezzi de Brahms et aux Études de Liszt : charmant.  Pas beaucoup de romantisme dans tout cela. Mettons à part mes élucubrations, le duo Guigen/ Maurin était plus en adéquation avec la sonate de Debussy – lui on le traite d’impressionniste !!! – un compositeur plus près de nous, et dans Encore pour violoncelle et piano de Jérôme Ducros toujours bien vivant. Il a dû écrire cette œuvre pour son compagnon le violoncelliste Jérôme Pernoo qui a été le professeur de Léo Guiguen.  Loin de tout romantisme encore une fois.

Angélique Tragin, elle, a tout de suite annoncé la couleur : Brahms avec ces 8 LKlavierstücke op 76 permet à l’interprète de faire comme bon lui semble ! Cette jeune et talentueuse artiste les a joués à sa façon et les a amenés là où elle le voulait, rien de charmant là-dedans, rien que du bon piano et du Brahms for agréable à écouter. Le piano de Liszt est souvent exaspérant avec ces multitudes de notes qui, à l’époque, faisaient pâmer les dames dans les salons ; aujourd’hui on pourrait dire une musique bourrée de clichés ! – Oups j’ose ! – Dans ces trois études, Il Lamento et Un Sospiro avaient bien plus de tenue, et Tragin nous l’a fait sentir, que les descentes et remontés pianistiques en hommage à Chopin de la Leggierezza (la pâtisserie hongroise n’est pas réputée pour sa légèreté). Bon après tout ce que vous venez de digérer sur le romantisme, le superbe concert d’Angine Tragin s’est terminé avec une œuvre de George Bisbicopoulos où là beaucoup d’émotions, de sentiments – œuvre dédicacée pour elle – ont passé la rampe. Alors, Angélique Tragin une grande romantique d’aujourd’hui ?

Samedi 3 décembre à 20h changement de lieu et de programme : Aux Archives Nationales dans le joli salon XVIIIème Soubise,  on entendra du Vivaldi, du Telemann, du Boismortier, du Rosini, mais aussi du Prokofiev, du Norris, du Audin et interprétés par quatre bassons ! Une belle soirée en perspective.

Et pour connaître les derniers concerts de la saison des Jeunes Talents : www.jeunes-talents.org

On attend pour Noël que vous fassiez le Père et la Mère pour participer à l’achat de la harpe, histoire de pouvoir chanter ensemble Douce Nuit Sainte Nuit

Et pour Enfants d’Asie: www.enfantsdasie.com…jingle bell, jingle bell…

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