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« CRAFT RECORDINGS » : SOUTH SIDE SOUL – JOHN WRIGHT

JOHN WRIGHT : SOUTH SIDE SOUL Prestige Records (PR7190)

Officiellement créé en 2017, Craft Recordings est reconnu pour son travail de mémoire de grande qualité et en particulier le soin particulier apporté à chacune des rééditions. Ainsi chez Prestige ce premier vinyle de John Wright resortira le 28 juin 2024

©DR

John Wright est né le 7 septembre 1934 à Louisville dans le Kentucky. Sa famille déménage en 1936 à Chicago, dans les quartiers ouest de la ville où sa mère évangéliste ouvre une église pentecôtiste. Au début des années 1940, ils déménagent vers les quartiers sud. À l’âge de trois ans, John Wright joue déjà des mélodies au piano, et à sept ans, il joue dans l’église de sa mère. Il ne reçoit aucun enseignement musical formel. Ses frères et sœurs apprennent le piano mais leur professeur refuse de donner des leçons à John : « il a le don de Dieu… il peut jouer tout ce qu’il entend ». En 1952, Wright s’engage dans l’armée en Allemagne, dans la branche divertissement de l’armée américaine, car les autorités pensaient qu’il connaissait – une erreur – tout du jazz. Après sa démobilisation en 1955, John Wright est déterminé à devenir musicien de jazz. Il renonce assez vite à la contrebasse, trop difficile à transporter, et se recentre sur le piano. En 1960, un recruteur d’une compagnie de disques de New York débarque à Chicago et lui propose de venir à New York pour enregistrer et lui donne un billet d’avion et 500 dollars ! À New York, il enregistre cinq albums pour Prestige Records. Il se tourne naturellement vers le style de musique dont il est familier, la tradition musicale du South Side du soul hard bop jazz. Wright se fait renvoyer du label Prestige à cause de son penchant pour le whisky. Il disparaît des studios mais pas de la scène musicale de Chicago où il reste très actif jusqu’en 2009. John Wright perd la vue en 2004 et meurt le 15 décembre 2017 à l’âge de 83 ans. L’album est enregistré le 30 août 1960 dans le fameux Van Gelder Recording Studio avec Wendell Robert à la basse et Walter McCants à la batterie.

La notice du LP est rédigée par le romancier, auteur de théâtre, LeRoi Jones et la photo de la couverture est d’Esmond Edwards (1927-2007). photographe de nombreux jazzmen – Miles Davis, Keith Jarrett, John Coltrane… –  LeRoi Jones écrit : « Cet album est comme un tour très branché du quartier sud de Chicago. Le John Wright Trio, trois jeunes hommes qui connaissent cette ville à fond, ont les doigts sur toutes les sources de l’âme de la ville et ils fournissent un commentaire vraiment swinguant dont beaucoup de gens vont être reconnaissants. Je suppose que la chambre de commerce de Chicago sera la dernière à apprécier ». Effectivement les sept compositions sont inspirées de la Windy City. Ils arpentent les rues réelles et imaginaires de Chicago, de de 47th and Calumet au Sin Corner  en passant par la 35ème et 63ème rue. Avec une technicité hors pair, c’est des couleurs empruntées au gospel que propose John Wright. Son jeu révèle des influences de Red Garland et d’Errol Garner. Cet album de cet artiste, peu connu, ne peut que séduire et n’a pas pris une ride !

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