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« DEUTSCHE BANK – PALAISPOPULAIRE » : LA CHOLA POBLETE – GUAYMALLÉN

5 Unter den Linden 10117 Berlin

jusqu’au 5 octobre 2023

Dans l’espace assez réduit où le Deutsche Bank propose d’habitude sa collection d’artistes de peintures modernesCézanne, Matisse, Giacometti, Picasso, c’est à son artiste de l’année La Chola Poblete qu’elle offre son espace. Le jury était composé des curateurs Hou Hanru, directeur artistique du MAXXI à Rome, Udo Kittelmann qui s’est occupé de nombreuses institutions allemandes et italiennes et Victoria Noorthoorn directeur du Musée d’Art Moderne de Buenos Aires. Cette artiste, à la mode, née en 1989 à Mendoza (Argentine), sous le nom de Mauricio Poblete aborde de manière critique et un brin humoristique, les conséquences du colonialisme, de la religion et de la domination blanche dans son pays.

Dans ses aquarelles assez foutoir avec des phrases amusantes, des dessins dans tous les sens, subversifs – la Vénus d’Urbin du Titien avec une queue par exemple, ou des sexes masculins en veux-tu qu’en voilà qu’entourent la vierge et son fils – ses sculptures en pain, ses installations, elle réfléchit à ses racines indigènes et sa situation de queer.

Avec Guaymallén, c’est un hommage à ses racines au temps où elle a grandi non comme un adolescent indigéne non binaire. C’est à cette époque qu’elle commença à dessiner  à s’intéresser à l’art, à la pop culture et expérimenter son identité de queer. Devenue célèbre avec cette exposition elle s’oppose aux stéréotypes et à l’exotisation des peuples indigènes. Avec ses aquarelles, elle montre le rôle historique des femmes travesties et transsexuels, tous les types de féminités qui ont été persécutés, ostracisés, par les religieux et l’idéologie patriarcale.

 

C’est une sorte de cris qu’elle exprime. Cette exposition dans ce lieu est pour elle comme une église de l’art, du dessin, un espace hautement spirituel où vierges et martyres cohabitent.

Dans ses sculptures, la présence du pain rappelle les éléments de la culture amérindienne et elle les mélange avec des symboles des tortures qu’infligeait l’inquisition.

Ses photos avec les mormons parlent de pouvoir et de soumission.

Ainsi elle est écorchée par un homme comme une martyre ou allaite de jeunes hommes blancs comme une louve.

Avec leurs pantalons noirs, leurs chemises blanches et leurs cravates, ils rappellent les anciens mormons lors de leurs voyages missionnaires.

Le discours de LA CHOLA POBLETE est très clair et se plonge dans une problématique abyssale teintée comme souvent chez les queers d’un mode érotique et d’humour féroce. C’est sa première exposition individuelle en Allemagne. Il reste peu de temps pour aller voir ce quelle propose, de plus c’est gratuit.

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