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« ÉGLISE SAINT-ÉLOI / LES PIANISSIMES » : TABLEAUX RUSSES

 

7 Place Maurice de Fontenay 75012 Paris

Vendredi 29 novembre 2024, 20h30

Sergueï Rachmaninov : Concerto pour piano n°2 en do mineur op.18

Modest  Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestré par Maurice Ravel)

Gaspard Thomas, piano

Orchestre Elektra

Mattia Bornati, direction

Hector Hazard, assistant à la direction

L’Église Saint-Éloi a remplacée l’ancienne en 1968. Elle est surprenante car elle a une charpente métallique recouverte à l’intérieur comme à l’extérieur de feuilles d’aluminium. Elle rappelle la symbolique du Saint, patron des orfèvres et des métallurgistes. Elle possède une belle acoustique (elle possède un orgue). Cela s’entendait en ce vendredi à l’écoute de ces deux tubes de musique russe. Placés au balcon nous avions l’impression qu’on entendait le double de musiciens (les cuivres, les vents, les percussions, étaient impressionnants surtout dans les Tableaux). Est-ce le fait de la direction d’orchestre intelligente de Mattia Bornati – une belle exécution des Tableaux – ou de l’acoustique, le piano de Gaspard Thomas s’entendait parfaitement. Alors que dire de notre découverte de Gaspard face enfin à un orchestre. On le suit depuis quelques années au Pianissimes, aux Jeunes-Talents, soit en accompagnant une soprano (magnifique Parveen Savart), soit en quatuor (Quatuor Stendhal), soit seul (voir sur le site, c’est un adepte de Szymanowski !), il nous a toujours fait forte impression ! L’écouter avec un orchestre dans ce concerto qui n’est pas si évident à interpréter nous a ravi. Les quelques premières notes, comme dans le quatrième de Beethoven – il l’a interprété – sont importantes, elles donnent tout le sens à l’œuvre. La manière dont Gaspard Thomas a posé ses mains sur le piano, on savait qu’il était dedans ! Et la suite nous a enthousiasmé. Ce pianiste si discret, a révélé toute l’énergie, toute la sensibilité, sans tomber dans un pathos insupportable, que demande ce concerto. Quelle belle interprétation du second mouvement, sans romantisme excessif, puis l’émergence de ce rêve éveillé, dans le troisième a enthousiasmé un public en délire qui ne voulait pas le quitter. Il a donc offert un bis, une étude du compositeur, pour remercier ce public jeune pour une fois (amis des musiciens, jeunes des conservatoires…). Sa carrière s’annonce sous de bons auspices, il le mérite grandement et Olivier Bouley a su le faire découvrir ! On pourra l’écouter bientôt dans le concerto n°1 de Tchaïkovski à la Seine Musicale avec l’Orchestre Appassionato sous la direction de Mathieu Herzog.  Alors à très vite cher Gaspard, vous êtes un bel artiste du piano !

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