Un album de VDE-GALLO ( Gallo CD-1720)
Marin MARAIS: Pièces de viole, Livre 4, Suite d’un Goût Etranger: L’Arabesque – Louis de CAIX D’HERVELOIS : Pièces de Viole, Livre 2: La Florentine – L’Italiène – Caprice Jean BARRIÈRE: 6 Cello Sonatas, Livre 1, Sonata No. 2 in G Minor: I. Andante – II. Allemanda – Allegro – III. Adagio – IV. Aria Gratioso – Francesco GEMINIANI: Pièces de Clavecin: Tendrement, H.203 – Pièces de Clavecin: Vivement, H.204 – François COUPERIN: Les Goûts-réunis, Concert XII: I. Pointé-coulé – II. Badinage – III. Lentement et patétiquement – V. Air. Gracieusement et légèrement – Arcangelo CORELLI: Sonate da chiesa a tre in E Minor, Op. 3, No. 7: I. Grave – II. Allegro – III. Adagio – IV. Allegro – Antonio VIVALDI: Cello Sonata in G Minor, RV 42: I. Preludio. Largo – II. Allemanda. Andante – III. Sarabanda. Largo – IV. Gigue. Allegro – Jean BARRIÈRE: 6 Cello Sonatas, Livre 3, Sonata No. 4 in B-Flat Major: I. Andante – II. Allegro – III. Adagio – IV. Allegro
Ensemble Art of Nature : Esmé de Vries, viole & violoncelle, Oleguer Aymamí, viole & violoncelle, Hadrien Jourdan, clavecin, Cecilia Knudtsen, violone
Dialoguer, évoque la conversation, le colloque, les répliques entre personnages, l’intimité du tête-à-tête, l’échange entre deux points de vue. Toutes ces acceptions mettent en évidence deux entités bien distinctes, mais qui discutent, échangent, construisent. Ici, les deux protagonistes sont les styles français et italiens dans la musique de la fin du XVIIème siècle et du début du XVIIIème au travers de deux instruments qui les représentent respectivement, la basse de viole et le violoncelle. Cet enregistrement aurait pu s’intituler Duels, en référence entre deux instrumentistes ou compositeurs, courante aux XVIIème et XVIIIèmr siècles. Esmé de Vries et Oleguer Aymamí jouent chacun la viole et le violoncelle sans vouloir privilégier l’un ou l’autre. Ces dialogues s’articulent néanmoins bel et bien à la charnière de deux conflits. D’abord, la lutte que se livrent en France les styles (on disait « les goûts ») italiens et français, ainsi que la lutte pour la survie de la viole de gambe face aux prétentions du violoncelle. Dès la fin du XVIème siècle, et durant tout le XVIIème, la musique italienne influence peu à peu toute celle de l’Europe. Les grands novateurs italiens, en tête desquels Monteverdi, leurs opéras, leur écriture et leur technique instrumentale essaiment partout, dans les États Allemands notamment, puis à Paris. Esmé de Vries, joue de la viole de gambe et du violoncelle, elle s’exprime : « Aujourd’hui, dans notre monde où tout va vite, les gens semblent ne plus prendre le temps d’observer, d’écouter et de rechercher la qualité. La musique est plus que jamais un outil qui nous emmène à la source de la vie. Elle nous nourrit, nous apprend à vivre dans le présent et à apprécier la beauté du moment. La musique est un mouvement, une vibration dans l’air, un fleuve de notes, comme la nature qui bouge sans cesse et nous apprend à nous renouveler à chaque instant. Elle a créé L’ensemble Art of Nature, en 2017 qui propose des programmes originaux, du consort de viole de gambe au quintette à cordes, de Purcell en passant par Schubert à la musique klezmer. Membre de l’Amsterdam Baroque Orchestra, de Albori Musicali et du Dresdner Festspielorchester, elle participe au Chor und Orchester der J.S. Bach-Stiftung St. Gallen, De Nieuwe Philharmonie Utrecht, Ensemble Baroque du Léman, Geneva Camerata, Les Basses Réunies, l’Amoroso, Cristofori. Avec le violoncelle moderne, elle parcourt en tant que soliste la musique contemporaine et le répertoire classique. « Très tôt, j’ai senti que ma connaissance et ma passion du violoncelle et de la viole de gambe s’enrichissaient en les partageant. L’enseignement est devenu un élément essentiel de mon cheminement musical. À côté de mes cours hebdomadaires, j’organise depuis de nombreuses années des apéros musicaux et des stages de musique (et nature) avec mes élèves de Lausanne, Morges, Genève et Neuchâtel. ». Voilà un album qui s’écoute avec beaucoup de plaisir et qui fait découvrir des compositeurs peut enregistrés comme le violoncelliste Jean Barrière (1707-1747), d’Hervelois, (1677-1759) un des derniers compositeurs français de viole, le clavecin de Francesco Geminiani (1687- 1762) plus connu pour ses concerti grossi, une belle chamaillerie italo-française à soutenir en somme.
