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[ENTRETIEN] : PHILIPPE LECLANT – 39 ANS À MAGUELONE !

C’est par pur hasard que j’ai rencontré Philippe Leclant. Nous avons un point commun, la musique ancienne et baroque en particulier. J’ai eu le plaisir de filmer toute une génération de baroqueux qu’il a, lui, invités dans ses différents festivals. C’est en pleine garigue, aux portes de Montpellier, où il vit, que nous avons fait cet entretien.

La première fois que je vous ai rencontré vous m’aviez dit que vous aviez été un branleur, maintenez-vous cette affirmation en ayant pris de l’âge ?

Je le pense car à voir le nombre de mes activités diverses et variées, j’ai plutôt l’impression d’avoir rattrapé le temps perdu plus jeune ou gagné.

Pensez-vous avoir perdu du temps avec tout ce que vous avez fait ?

Non mais j’en ai perdu quand j’étais jeune, parce que je ne faisais pas grand-chose, je n’étais pas très travailleur, ma marque de fabrique sur mes bulletins scolaires c’était élève peut mieux faire. Cela voulait dire que je ne me foulais pas trop. Mais depuis j’ai beaucoup d’activités, par rapport à la musique ancienne depuis une quarantaine d’années, avec mes activités d’élus, d’attaché au Maire par rapport à la culture dans une commune de 10000 habitants aux portes de Montpellier, soit dit en passant nous sommes en train de construire un théâtre de 300 places, je suis aussi président d’un établissement public sur le territoire du Pic Saint-Loup qui s’occupe de tourisme, autant de casquettes qui font que je suis bien occupé.

Lorsque vous étiez jeune écoutiez-vous ce genre de musique ou du rock ?

Abba, voyons et puis Queen, Yes, Supertramp…

Alors comment passe-t-on d’Abba à Josquin Després ?

C’est faire le grand écart. À l’époque j’écoutais de la variété, de la chanson française, mais aussi Josquin Després, comme quoi rien n’est impossible…

Et ensuite vous êtes tombés dans toute cette musique de la Renaissance, une musique d’un autre temps..

Alors tombé, non, mon intérêt pour la musique classique en général est venu, grâce à mon père, parce que j’écoutais ce qu’il mettait sur son électrophone, des symphonies de Haydn, des quatuors, de la musique de chambre, c’est ce qui m’a forgé, ma première écoute de la musique ancienne chez mes parents cela a dû être les Concertos Brandebourgeois dans l’interprétation de Leonhardt avec la Petite Bande, ce qui n’était pas si mal pour commencer, et puis adolescent je continuais à en écouter. Dans les années 80, j’ai eu mon premier job sérieux, directeur de l’office municipal de tourisme de Palavas Les Flots…

Comment vient-on dans le tourisme ?

J’avais 23 ans, je n’avais pas fait grand-chose avant, je vous le rappelle ; j’avais un peu œuvré dans le secteur de la communication. Dans le secteur du tourisme, une activité importante, est la promotion. Le Maire de l’époque m’avait pris à l’essais sur un petit contrat, j’avais fait à priori le boulot et je suis devenu directeur de la structure, j’avais une dizaine d’employés. Palavas est une station balnéaire avec un profil très populaire, à Montpellier qui n’est pas très loin, c’était le début du bouillonnement culturel avec de grosses machines comme le Festival de Radio France, Montpellier Danse, Le Printemps des Comédiens, je me suis dit on a la chance à Maguelone, à proximité, d’avoir une splendide cathédrale du XIIème siècle où il ne se faisait strictement rien, le bâtiment était en désuétude, du coup je suis allé voir les compagnons de Maguelone qui gèrent le site et je leur ai proposé d’organiser un concert !  Ce concert c’était avec un ensemble qui se produisait non loin de Montpellier, le Pro Arte de Munich dirigé par Kurt Redel ;

cela avait un lien avec la musique ancienne…

On est loin de l’esprit de Leonhardt !

C’est sûr, on était plutôt du côté de Jean-François Paillard, c’était l’intermédiaire avec les baroqueux. Ce concert a été un succès, mais on était novice en matière d’organisation, on s’est fait déborder sur les conditions d’accès, on a eu plus de public que de place, on a commencé le concert avec quarante minutes de retard ! On a essayé de caler les gens et ce n’est pas un vain mot.

Vous vous attendiez à avoir autant de monde ?

Pas du tout, on faisait cela pour voir, les gens étaient ravis, on s’est rendu compte de la qualité acoustique du lieu ; le lendemain du concert je suis allé voir le Maire, je pensais me faire gronder, compte tenu des conditions de circulation qui n’avaient pas été respectées etc etc ; mais il m’a dit que cela avait été une superbe soirée et qu’il fallait continuer. Et donc on est passé d’un à trois concerts, comme j’organisais ces concerts comme une fête de pétanque, on était incapable de monter une usine à gaz de concerts importants..

Financièrement qui vous soutenez ?

Au départ c’était Palavas, j’ai eu quelques subsides du département, le conseil général de l’Hérault à l’époque. On a fonctionné comme cela pendant six ans, on est allé jusqu’à programmer quatre concerts !

Toujours sur ce genre de musique ?

Au départ on a démarré sur de la musique de chambre, on a accueilli des gens comme Narciso Yepes, Alexandre Lagoya, le Quatuor Melos, le Quatuor Amadeus,  Jean-Pierre Rampal, Marielle Nordmann et grâce à Jacques Merlet qui était producteur à France Musique,  j’ai fait la connaissance de Marcel Perez et l’ensemble Organum, c’était aussi l’aventure de Atys et les Arts Florissants, et me suis familiarisé avec ce style de musique et depuis quarante ans la musique baroque est la ligne artistique du Festival de Musique Ancienne à Maguelone.

Le public vous a suivi ? Maguelone ce n’est quand même pas tout près ?

À l’époque on a décidé de le faire en juin car toutes les manifestations se faisaient en juillet-août. J’étais le nain au milieu des géants des politiques culturelles des années 80, c’est ce qui a fait notre réussite. On organisa plus de six concerts par an dans la cathédrale, et puis peu à peu on s’est occupé d’autres manifestations sur Montpellier et dans la région. Mais le fil conducteur c’est la musique ancienne. Cette année cela sera la 39ème édition !

Lorsque vous dites musique ancienne d’où partez-vous?

Du Moyen-Âge, on passe par la Renaissance et on termine par la musique Baroque.

Mais au départ combien étiez-vous dans cette aventure ?

Au départ j’ai commencé avec l’équipe de l’office municipale que je dirigeais, donc une assistante du personnel d’accueil, six ans après je suis allé à la chambre de commerce et de l’industrie de Montpellier où j’étais directeur de la communication, et on est passé sur un statut associatif qui depuis les débuts des années 90, gère le Festival de Maguelone et les différentes activités que nous organisons.

Pour contacter ces artistes il faut avoir un réseau ?

J’ai eu une chance énorme. Un jour j’ai vu débarquer dans mon bureau, un Alsacien qui avait une entreprise de bâtiment de quatre cents personnes à Guebwiller et qui organisait depuis des années la saison musicale de Guebwiller, un festival réputé qui accueillait les grands noms de la musique de chambre et les stars de cette musique. Ce monsieur avait repéré Maguelone et il avait l’idée d’organiser des concerts. Avec une voix de stentor il m’a dit : jeune homme vous m’avez grillé la politesse ! Je ne comprenais pas ce que je lui avais fait. Il m’expliqua qu’il organisait des concerts depuis des années et qu’il avait eu l’idée d’en faire dans la cathédrale. J’ai sauté sur occasion pour qu’il me fasse bénéficier de ses trente ans d’expérience et de son carnet d’adresse. À l’époque les ensembles n’avaient pas d’administrateur, tout passait par des agents artistiques, il m’a mis son carnet d’adresse à disposition et j’ai gagné un temps précieux, il m’a aussi appris les rudiments en matière d’organisation, de gestion des monuments historiques, comment faire ouvrir une porte murée dans un monument classé, de nombreuses petites choses qui semblent futiles mais qui contribuent à améliorer l’organisation.  Ce monsieur est devenu un ami, un partenaire, je me suis formé sur le tas comme on dit.

Était-il facile de faire venir des artistes connus ?

Justement par l’intermédiaire de cet ami qui était en relation avec les agents artistiques, et avec le lieu magique de Maguelone, les musiciens sont venus, et puis ils découvraient une acoustique exceptionnelle, alors ils sont venus une première fois et ensuite ils sont revenus !

Le bouche à oreille doit marcher dans ce milieu ?

Effectivement, dans la musique ancienne tout le monde se connaît, on passe d’un ensemble à un autre et on se construit une notoriété. Grâce au sérieux de notre organisation et de la programmation, aujourd’hui ce sont les artistes qui nous font des propositions.  Maintenant on gère l’abondance après être passé par la pénurie !

Avez-vous eu des chocs musicaux ?

Il me reste des images. Je me souviens d’un concert où une chouette qui avait réussi à pénétrer dans l’enceinte avait fait un concert avec Yepes, c’était assez amusant. On a des paons qui s’expriment, aujourd’hui ils font partie du cadre. Je me souviens qu’on a gardé dans un enregistrement du luthier Rolph Lislevand , le chant des grenouilles.

L’édition-production c’est un autre métier

Dans le contexte des années 80 on était passé du vinyle au numérique, plusieurs label avait une édition importante et galopante, on s’était dit que le disque était un instrument de promotion, on a un public avant tout régional, mais on souhaitait avoir un publique national, voire plus et le disque était un outil de communication et de valorisation intéressant et on s’est lancé dans l’édition discographique. On était dans un principe de coréalisation, notre premier enregistrement cela a été l’ensemble A Sei Voci dirigé par Bernard Fabre-Garrus avec Auvidis, cela a été une réussite, on a fait une quinzaine d’enregistrements avec des ensembles aussi différents que Douce Mémoire, Discantus, La Symphonie du Marais, Jordi Saval

Tous enregistrés à Maguelone ?

Effectivement, de nuit, comme on est sur une presqu’île, on n’est pas gêné par le bruit, et pour les artistes cela a certains attraits

Vous dites que vous faites aussi des concerts dans la région de Montpellier, mais encore

Au fil des années on a été sollicité pour organiser des concerts ailleurs, comme au château de Castries, à l’époque j’étais directeur d’une structure état-région qui s’appelait Musique et Danse Languedoc Roussillon au sein de laquelle on avait différents départements tels que danse contemporaine, actuelle, traditionnelle, et on avait créé un département musique ancienne ; on s’était inspiré du Centre de Musique Baroque de Versailles (CMBV) où dans les années 90 mon ami Vincent Bertier de Lioncourt qui en était le directeur général avec Philippe Beaussant, organisaient  des moments musicaux autour d’un compositeur du grand siècle et nous on avait aussi des choses à dire sur la vie musicale de l’ex Languedoc-Roussillon qui avait commencé avec les troubadours et qui était aussi dense au XVII-XVIIIème siècle et c’est ainsi qu’on a organisé des journées autour d’Étienne Moulinier, Guillaume Bouzignac, De Joseph Boismortier même s’il est de la région de Nancy avait œuvré comme contrôleur du tabac dans les Pyrénées orientales, on s’est intéressé aussi aux musiques du Moyen-âge, et en plus de coréalisateur de disques, on a crée une collection d’ouvrages avec un éditeur régionale, les Presses du Languedoc, autour de ces compositeurs et j’avais demandé à Jacques Merlet de diriger cette collection et c’est ainsi que l’on a édité un ouvrage sur Bouzignac, sur Moulinier…

On va rééditer un ouvrage autour de Molière et la Musique Des états du Languedoc à la cour du Roi-Soleil sous la direction de Catherine Cessac grande spécialiste de Marc-Antoine Charpentier à l’occasion des quatre cents ans de la naissance de Molière. Il va y avoir pas mal de colloques en Languedoc car Molière a séjourné à Pézenas et cette année à Maguelone, on va mettre en place une collaboration avec le Printemps des Comédiens, il y aura des concerts et Hugo Reynes en principe y participera et à Maguelone début juin on fera des propositions dans le cadre des journées européennes des musiques anciennes et on présentera le livre, bref ce n’est pas les projets qui manquent.

Au niveau de la région pouvez-vous m’en parler ?

Ca nous est arrivé de faire des programmes sur les cinq départements de la région, on a investi pendant cinq ans le château de Castries dans les années 90, plus récemment on a repris un festival qui s’appelait Musique en Catalogne romane qui avait été créé dans les années 80 qui sillonne la Catalogne Nord autour de Perpignan, parce que nous avons des lieux patrimoniaux dévolu à l’art roman, comme Saint Genis des Fontaines, Saint André de Sorède, où nous avons organisé toute une série de concerts du répertoire ancien.

Êtes-vous en concurrence avec la région de Toulouse, de Montauban, où il y a de nombreux ensembles et concerts ?

C’est amusant ce que vous me demandez parce que finalement il y a pas mal d’ensembles de musique ancienne, baroque, qui sont basés du côté Midi-Pyrénées, même si aujourd’hui on fait partie de la même région l’Occitanie, par contre les lieux de diffusion de ces musique sont basés dans le Languedoc Roussillon, comme quoi nous sommes complémentaires, on a fait une opération intéressante, un rendez-vous que l’on fait depuis huit ans dans le territoire du Pic Saint-Loup, là où nous avons des lieux patrimoniaux forts,

comme le château d’Assas que tout le monde connait dans le milieu de la musique baroque, lieu qui avait été investi dans les années 80 par le fameux claveciniste Scott Ross, Assas vit autour de son clavecin historique, et donc dans le cadre du Pic Saint-Loup en 2021 on a fait quelque chose d’assez originale.  Avec la Covid, on a eu une proposition à l’initiative de la Fédération des Ensembles Instrumentaux et Vocaux de France présidé par Jacques Toubon, de monter une programmation avec les ensembles spécialisés sur le répertoire ancien de l’Occitanie. Cela représentait une dizaine d’ensemble et cela a bien fonctionné. Il y a une vraie complémentarité entre les anciens Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Alors pour demain ce n’est que Molière ?

Alors demain, c’est Molière et les 400 ans. On souhaite rendre hommage à quelqu’un qui a beaucoup compté pour la musique ancienne, qu’on a accueilli tardivement, à la fin de sa vie, c’est Gustav Leonhardt. Le courant s’était bien passé bien qu’il était une personne très distante. On avait organisé une série de concerts, c’étaient pratiquement les derniers endroits où il s’était produit à Maguelone, à Assas. Pierre Hantaï qui fut un de ses élèves, nous a proposé d’organiser un concert.

Comment fait-on pour trouver la nouvelle génération de musiciens qui jouent ce genre de musique ?

On n’a que l’embarras du choix, lorsque l’on ne connait pas ce secteur on peut se dire que c’est un secteur un peu poussiéreux, sclérosé, il n’en est rien. Les artistes qui sont sur scène sont des artistes jeunes contrairement à la musique symphonique, cela tient au statut des musiciens. Quand vous êtes dans un orchestre comme celui de Montpellier ou d’autres phalanges en région, vous êtes fonctionnaire territoriale donc du coup vous avez la sécurité de l’emploi, sur la musique ancienne on est dans une sorte de système libérale, proche de l’économie de marché et donc vous avez des musiciens qui passent d’un ensemble à un autre, donc il y a une question statutaire qui fait la richesse et la dynamique des propositions que vous pouvez avoir au niveau des ensembles. Il y a un autre point, c’est que ces jeunes musiciens font partie d’ensembles structurés et à un moment donné ils vont avoir envie de monter leur groupe et faire leur propre proposition et leur propre sensibilité. D’où le renouvèlement.  Souvent je me demande comment se petit monde arrive à vivre, parce que le nombre de festival n’est pas illimité. Depuis une dizaine d’années on a de nombreux ensembles qui arrivent sur le marché. D’où les propositions qui arrivent sur nos mails.

Comment faites-vous pour les entendre ?

On se déplace, il y a d’autres paramètres, c’est qu’il se trouve qu’au niveau de notre association, Les Muses en Dialogue, c’était le titre d’une émission de Jacques Merlet sur France Musique, nous sommes membre d’un réseau le REMA (réseau de musique ancienne) qui regroupe à l’échelon européen une centaine de festivals, et certains de nos membres font partie d’Emerging. L’idée comme son nom l’indique est de faire émerger les jeunes générations ou ensembles qui méritent d’être aidés à grandir. Un musicien n’est pas forcément un bon vendeur, il ne connait pas tous les codes, pendant cinq ans lorsqu’un ensemble est détecté comme ayant du potentiel, le programme Emerging va le former, l’aider à vendre ses concerts, à enregistrer un programme, se faire connaître. Cela nous permet à nous les programmateurs de découvrir de nouveaux ensembles.

Pouvez-vous prendre des ensembles importants au niveau des musiciens ?

En fonction des lieux, du nombre de musiciens, on ne fera pas la même programmation. À Maguelone on a la chance d’avoir deux lieux. On a la grande nef, où on peut recevoir des ensembles de taille conséquent et puis la tribune des chanoines qui est parfaitement adapté pour un répertoire intimiste. Les petites églises du Pic Saint Loup sont adaptées pour des ensembles réduits, on fait du sur mesure.

Vous avez parlé des jeunes qui sont sur la scène, comment expliquez-vous que le public luinest âgé ?

Ce n’est pas compliqué. Il y a une étude qui a été commandée par le Ministère de la Culture qui date d’il y a un ou deux ans, montre que l’âge moyen à pris deux ans de plus, le public vieillit ce qui pose des problèmes d’organisations, ils préfèrent les concerts du matin plutôt que le soir, ou le samedi ou le dimanche à 17h, parce qu’il fait encore jour pour prendre la voiture, et puis il faut envisager le développement durable, le covoiturage. Dans notre région le renouvellement du public est dû à l’arrivage massif de la population (1000 arrivants par mois), et il y a une forte majorité de personnes retraités et pour nous c’est une manne ! Force est de contacter que les politiques publiques mettent beaucoup d’argent pour tenter de renouveler. On peut se demander pour quel résultat ?

Vous avez commencé à 23 ans, y-a-t-il un jeune de 23 ans qui est prêt à vous succéder ?

Je viens d’en avoir 62, et quelque part je suis en train d’envisager un processus de transmission. Le confinement a été une période d’interrogation, j’ai eu un pépin de santé il y a trois ans qui m’a fait prendre conscience de cet état de fait, je n’ai pas envie de tout arrêter, j’ai pris quelques décisions et je suis en train de mettre en œuvre pour qu’on puisse continuer à évangéliser les populations à la musique ancienne. Donc d’ici deux ans ce sera un couple de musiciens qui prendra ma suite. Ils co-dirigent un ensemble qui a été en résidence à Montpellier pendant plusieurs années et qui a un parcours intéressant.  Dans le développement de leur carrière et de leur propre ensemble qui a fait de belles choses, avoir un lieu de diffusion c’est une manière de les conforter statutairement sur le territoire régional, j’ai trop vu à l’Opéra de Montpellier notamment des ensembles de renom qui venaient picorer les subventions pour monter des productions et qui n’ont fait aucun travail à l’échelon local que cela avec les conservatoires qui ont des départements de musique ancienne. On a eu les Talents Lyriques ou Les Concerts Spirituels mais quel est le bilan sur le développement de musique ancienne au conservatoire de Montpellier ? Il est nul ! Ce n’est pas normal ! Moi je veux des gens implantés et qui vivent dans cette région. On avait un slogan dans la région : trabalhar au país (travailler au pays), il y a ceux qui en parlent et ceux qui pratiquent.

Avez-vous des regrets, un musicien, un ensemble qui n’est pas venu ?

Non mon seul regret c’est d’avoir été limité en termes de budget pour faire des programmations plus importantes. Avoir trente musiciens sur scène pour Moulinier ce n’est pas souvent qu’on peut se le permettre ! On peut nous écouter par le disque, sur YouTube, les réseaux sociaux, la covid ne nous a pas trop atteint, la billetterie est aujourd’hui pratiquement digitale, le public âgé sait se servir de son ordinateur pour venir à nos concerts !

Quelle musique écoutez-vous pour commencer votre journée ?

Je vais être très franc, je n’écoute pas de musique le matin, j’écoute les informations ! (rires).

Et après les informations ?

Je suis très éclectique, mais pas très opéra baroque, j’aime beaucoup les airs de cour du XVIIème

Bon on va mettre le programme de vos concerts et plus sur le site. À bientôt à Maguelone ou à Montpellier cher Philippe!

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