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« FONDATION JERÔME SEYDOUX-PATHÉ» : L’ŒIL DE ROGER CORBEAU

©Roger Corbeau

73 avenue des Gobelins 75013 Paris

Du 23 octobre au  31 décembre 2026

©Roger Corbeau

Considéré comme l’un des plus importants photographes de cinéma des années 1930 à 1980, Roger Corbeau a débuté sa carrière avec Marcel Pagnol et a contribué à l’univers esthétique de films tels que Toni de Jean Renoir, De Mayerling à Sarajevo de Max Ophuls, Macadam de Marcel Blistène et Jacques Feyder, Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, Pattes blanches de Jean Grémillon, La Fête à Henriette de Julien Duvivier, Les Parents terribles et Orphée de Jean Cocteau, Gervaise de René Clément, Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau, Les Misérables de Jean-Paul Le Chanois, mais aussi Le Procès d’Orson Welles et Violette Nozière de Claude Chabrol. Plus de 160 films en 50 ans de carrière. Par son regard, il fait accéder les images de promotion des films au rang d’un nouvel art. Précis, exigeant parfois jusqu’à l’obsession, il ne choisit pas un instant mais élabore son propre film en le racontant comme une histoire. Célébré de son vivant, Roger Corbeau n’a plus été exposé depuis son décès, il y a trente ans.

©Roger Corbeau

La Fondation Pathé présente un choix de plus de 120 photographies : des tirages originaux choisis dans le fonds d’archives du photographe. Elle s’accompagne de documents personnels, de matériel photographique, d’affiches, et de nombreux extraits de films. L’exposition débute avec des épreuves de sa collection : des portraits de stars américaines et européennes des années 1920. En 1931, Roger Corbeau quitte son Alsace natale pour Paris. Engagé comme accessoiriste sur les plateaux de tournage, il est repéré par Marcel Pagnol, qui l’engage comme photographe pour ses réalisations et ses productions. Corbeau va aussi travailler avec Jean Renoir, Sacha Guitry, Pierre Chenal, Max Ophuls, Jacques de Baroncelli ou encore Marcel L’Herbier. Appartenant à une génération montante de photographes de plateau comme Sam Lévin et Raymond Voinquel, il s’impose comme un grand portraitiste. Pendant la guerre, persécuté en tant que juif, il n’exerce pas sa profession et se cache avec sa famille, puis s’engage dans le maquis. L’exposition présente des aspects méconnus de cette période de sa vie. Cette étape l’entraîne sur le film de Raymond Bernard, Un ami viendra ce soir, consacré à la Résistance.

©Roger Corbeau

Puis, après une rencontre avortée, il travaille pour le deuxième grand réalisateur de sa carrière, Jean Cocteau. Après la guerre, il travaille alors avec Robert Bresson, Jean Grémillon, Julien Duvivier, Orson Welles ou pour des noms plus inattendus comme Jean Faurez et Raymond Rouleau. Les photographies de Corbeau sont le résultat d’un échange avec l’acteur, où la perfection du visage cède la place à l’expression, pour mettre en avant l’incarnation du personnage. Maitre du noir et blanc, roi des ombres et des nuances de lumière, Roger Corbeau réalise aussi de nombreux portraits en couleurs à l’aide du procédé Ektachrome. Son goût pour les contrastes, les teintes acidulées et les tirages diffusés font merveille, en particulier pour ses portraits d’actrices. Il l’utilise aussi bien pour des fresques comme Les Misérables de Jean Paul Le Chanois, des aventures populaires comme Fantomas d’André Hunebelle, ou des films plus intimistes comme La Prisonnière de Henri-Georges Clouzot. Il sublime et immortalise Brigitte Bardot, Danielle Darrieux, Louis de Funès, Jean Gabin, Jean Marais, Sophia Loren, mais aussi de jeunes actrices comme Isabelle Huppert et Jodie Foster. Réalisée à partir du fonds Roger Corbeau et de ses collections, l’exposition de la Fondation Pathé rend hommage à un illustre photographe dont l’œuvre est à redécouvrir.

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