Yvon Bourrel : Sonate pour piano et cordes op.134 (2016) – Sonate pour violoncelle et piano op.44 (1976) – Sonate pour flûte et piano en fa majeur op.78 (1989) – Suite pour deux clavecins op.122 (2014)
Daniel Propper, piano, Ensemble Stanislas – Laurent Causse, violon, Sylvain Durantel, alto Jean de Spengler , violoncelle – Olivier Lusinchi, flûte, Johan Causse, violoncelle, Catherine Chaufard, piano, Nadege Legay-Zimmermann, Eulalie Poinsigno, clavecins
Daniel Propper le plus français des pianistes suédois que nous apprécions infiniment (voir sur le site) joue et enregistre des compositeurs du répertoire (Bach, Chopin…) mais aussi des œuvres que l’on n’entend pas souvent celles de Grieg bien sûr mais de Santana, d’Arnault, Jadin, et des compositeurs pratiquement de l’époque de Berlioz (Moke, Hiller, Morel…). Il a aussi enregistré un album sur Yvon Bourrel. Ce dernier vient de s’éteindre le 18 mai 2024. Et en hommage Propper avec d’autres artistes a enregistré un album In Memorian Yvon Bourrel, chez forgotten records (Fr2320).
Né en 1932, rien ne prédisposait particulièrement Yvon Bourrel, à se tourner vers la musique. Il étudia cependant la composition avec Darius Milhaud et brièvement avec Jean Rivier. Dès 1954, il devient professeur de musique dans l’Éducation Nationale car, c’était difficile de vivre de la composition. Il n’était pas dans l’esprit de la musique contemporaine de l’époque. Il était plus dans la continuité de Chabrier, Fauré, Français. Ses compositions possèdent une grande sobriété. Il a 126 numéros d’opus! Œuvres contemplatives, sensibles, c’est ce que l’on retrouve dans cet album. Une musique très française, même méridionale. Le quatuor op.134 composé en 2016 a été dédié à Propper. Il avait déjà enregistré un CD de Bourrel comprenant des compositions récentes pour piano seul.
Le quatuor est une œuvre mélodique, franche, sans métaphore, pas intellectuel qui s’écoute simplement avec un indéniable plaisir . La sonate pour violoncelle et piano a été composée en 1976 pour Jean-Baptiste Bourrel, le fils du compositeur. Il l’a jouée à plusieurs reprises, même si la création en a été assurée par James Lyon, avec le compositeur au piano. Vélocité, complexité, un vrai duo toujours très mélodique. Les deux interprètes sont magnifiques, à l’écoute l’un de l’autre. Johan Causse est un superbe violoncelliste!
La pièce la plus étonnante dans cet album est la suite pour deux clavecins. Elle a un charme désué mais fort agréable. Elle est loin d’avoir une attitude baroque pluis un côté début XXème siècle. On est plus dans le style Tailleferre, Sauguet, Poulenc que dans celui de Reverdy, ou Mantovani. Elle très agréable. Voilà grâce à ce superbe artiste qu’est Daniel Propper et ses amis, un bel hommage à un compositeur qui mérite d’être mieux connu, reconnu. Alors à vous de le découvrir !
