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« GALERIE ALB – ANOUK LE BOURDIEC » : DOM SIMON dessine sa route

« GALERIE ALB » : DOM SIMON – ROAD TRIP

47 rue Chapon

75003 Paris

exposition jusqu’au 4 mars 2021

Encore une aberration de nos gouvernants, les musées sont fermés mais les galeries sont ouvertes ! On ne va pas s’en plaindre, il nous reste encore, après bien des plaintes, quelques nourritures culturelles en direct, bien que nos penseurs préfèrent mettre la Culture en conserve. Notre œil en se promenant dans les rues parisiennes où se côtoient les galeries dites d’art (un bel euphémisme pour la plupart), a été accroché par l’une d’elles rue Chapon – GALERIE ALB -, par le sujet qu’elle propose et par la manière dont il est abordé.

À première vue, sans entrer dans le lieu, on pense en voyant l’accrochage à des affiches de style cinématographique, faites à base de photos, ou à l’aérographe. Ces affiches représentent de jeunes adolescents, des Américains (?) posant comme pour des films à la manière des univers de Larry Clark ou de Gus Van Sant, artistes qui se sont souvent penchés sur les adolescents et sur leur mode de fonctionnement par rapport à leur corps, à leur sexualité.

Voyant mon interrogation, la galeriste – Anouk Le Bourdiec – m’invita à venir voir de plus près ce qu’elle expose et que je puisse me rendre compte de la réalité du mode d’expression qu’emploie ce dénommé Dom Simon. En fait les supposées affiches sont des dessins sur papier à base de stylos bille et de crayons de couleur ! Lorsque l’on est le nez sur ces œuvres on remarque le travail minutieux de l’artiste et en s’éloignant on a cet effet de lissage qui nous fait penser à des affiches. On est avec Dom Simon et certains choix que fait la Galerie ALB dans ce que l’on nomme prosaïquement le réalisme et l’hyper réalisme. Pourquoi ce choix de cet artiste ? Qui est-il ? D’où vient-il ? Il serait un autodidacte français, on ne sait rien de plus.

La galerie nomme cette exposition Road Trip. Voilà comment Anouk Le Bourdiec présente cet accrochage. En dessinant sur le sujet de l’adolescence, l’artiste pointe l’espérance de ces jeunes adultes à goûter à la liberté. Le dessin devient alors ambiance et témoignage d’affects, aussi bien promesse d’un idéal, avenir idéalisé et liberté entravée….. Un jeu d’écriture, que l’artiste a volontairement apposé directement sur le dessin, ponctue, séduit ou blesse l’interprétation de la situation. Dans ses œuvres, l’écrit marque l’histoire des personnages représentés et confère des informations sur eux, sur leur vie, leurs désirs et leurs valeurs. Référence à la peinture religieuse ancienne, nous sommes invités à différents niveaux de lecture de l’œuvre. Tout le texte est bien écrit, Anouk Le Bourdiec, sait bien nous vendre le travail de Dom Simon, mais pour nous il n’y a pas d’autre niveau que ce que montre l’artiste, des instantanés très bien dessinés, dans l’air du temps, dont le procédé nous étonne plus que les sujets représentés.

J’avoue que les messages écrits sont un peu trop à la mode, dans ce courant teenagers à la dérive, sur le genre, le sexe, l’avenir, style fuck the futur des années 70-80 ; Sorry Dad life has other plans for me, Let’s get the fuck out of here, etc etc sont les graffitis apposés sur ces dessins. Il serait intéressant d’en savoir plus sur cet artiste fantôme, si ce n’est qu’un one shoot ou ces adolescents à la dérive sont ses préoccupations principales. Mon travail parle pour moi-même est peut-être son seul credo ? On le respecte.

La Galerie ALB, comme la définit Anouk Le Bourdiec, se propose de réenchanter le réel, ou de faire vibrer ce qu’il y a de violent et d’étrange, de doux et de sensuel d’aussi vrai que la nature. On peut dire qu’il n’y a rien de commun dans les artistes qui ont été exposés depuis dix ans, entre Jean Bosphore et Timothée Talard ou Maxime Touratier et Dom Simon.  Alors allez faire un tour rue Chapon pour vous entretenir avec Anouk – elle est très accueillante – et regarder la route que propose les dessins étonnants de ce Dom Simon.

 

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