Galerie CLAIRE CORCIA
323, rue Saint-Martin 75003 Paris
Jusqu’au 3 avril 2021
Les Musées sont fermés mais les galeries existent et en particulier celle de Claire Corcia. Ici, ce sont trois artistes que nous avons déjà eu le plaisir d’apprécier qui sont accrochés dans cet endroit si chaleureux. Accrochés n’est pas tout à fait le mot exact car les œuvres fantasmagoriques de Wabé se baladent dans ce lieu d’exposition. C’est avec du papier mâché et des couleurs franches que cette marseillaise nous entraîne dans ses délires totalement débridés dans la lignée de Niki de Saint Phalle.
Ses sculptures mis humaines, mis animales, nous regardent avec leurs yeux exorbités, nous interrogeant sur ce que nous sommes, comme elles, des monstres fragiles de papier ?
Les interrogations nous les retrouvons dans les compositions d’Hélène Duclos. Là des petits hommes sont submergés dans des espaces de couleurs où souvent le bleu domine.
Où vont-ils, qui sont-ils, que veulent-ils ? Dans ces chaos chatoyants qui peuvent être menaçants, l’angoisse existentielle perce dans ses univers faussement paradisiaques.
Avec la troisième femme, la jeune iranienne Samaneh Atef, il n’y a pas de second degré, la femme dans ses toiles est dans toute la réalité oppressante de son pays.
Mais ses modes d’expression, de représentation, sentent la volonté de ne pas tomber dans le désespoir. Ici la vérité est toute nue.
Ce trio féminin que Claire Corcia a choisi de mettre ensemble, n’est pas une volonté féministe à la mode, mais de nous faire sentir que nous sommes en face d’artistes de talent, qui s’expriment avec des modes différents, pour parler d’humanité, de ce qu’on osait appeler l’Homme dans sa généralité cosmologique. Désolé chère Claire nous n’y voyons pas de show ici chez vous, mais simplement une belle et intelligente exposition.