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« VIVA L’OPÉRA » : VIVA VERDI 10 – UN BALLO IN MASCHERA

Guiseppe VERDI – UN BALLO IN MASCHERA

Les années 1850 ont été les années de la consécration nationale et internationale de Verdi. C’est dans ces années qu’il va définitivement vivre avec sa maîtresse Giuseppina Strepponi et s’installer à Sant’Agata. Ce sera aussi l’époque des grands bouleversements politiques pour l’unification de la péninsule italienne avec l’aide, au début, de Napoléon III. C’est l’époque très contradictoire, où il devint député, qu’il se ralliera à Cavour et participa à la chute des Bourbons..pour un temps. En 1857, Verdi remporte coup sur coup deux succès à Regio Emilia avec Simon Boccanegra à Rimini et Aroldo. Le maestro a quarante-quatre ans.

©DR

Ayant signé en 1856 avec la direction du San Carlo de Naples pour un nouvel opéra le choix du livret s’arrêta sur Un Ballo in Maschera initialement appelé Una vendetta in domino. Le livret s’inspire des événements qui ont accompagné l’assassinat du roi Gustave III de Suède au cours d’un bal masqué à l’opéra royal de Stockholm en 1792.  Avant Verdi, le drame avait déjà inspiré Daniel-François-Esprit Auber dont l’opéra Gustave III ou le Bal masqué sur un livret d’Eugène Scribe fut donné avec succès à Paris le 27 février 1833. Le librettiste de Verdi, Antonio Somma, s’est inspiré de l’œuvre de Scribe. Le livret a d’abord été refusé par trois censeurs de la ville de Naples en 1859 : on n’assassine pas un roi sur scène ! Surtout peu de temps après que trois Italiens ont essayé d’assassiner à Paris l’empereur Napoléon III qui était pourtant un allié ardent du Risorgimento. Verdi dut s’y reprendre à plusieurs fois… L’action fut d’abord transposée à Stettin, et le roi de Suède devint simple duc de Poméranie. Mais cela ne fut pas suffisant aux yeux des censeurs : pourquoi tuerait-on un duc sur scène ? Et c’est ainsi que naquit la version autorisée actuelle. L’action se déroule désormais à Boston. Les Etats Unis étant une démocratie, on ne saurait leur reprocher de tuer qui ils veulent… Et le roi de Suède, devenu entre-temps duc de Poméranie, n’est plus désormais que le gouverneur de la ville. De là à compter sa mort pour quantité négligeable…Problèmes de censure, de droit d’auteur sur le livret avec Somma, c’est à Rome que la première eu lieu.

Un ballo in maschera (Un bal masqué ) est un opéra en trois actes de Guiseppe Verdi sur un livret d’Antonio Somma crée au Teatro Apollo de Rome le 17 février 1859.

Argument :

Dans le palais du gouverneur à Boston, les courtisans, partagés entre amis et ennemis attendent l’arrivée du gouverneur, le comte Riccardo di Warwick. Celui-ci arrive et son page, Oscar, lui remet la liste des invités au bal masqué prévu pour le lendemain. Au nombre des invités, figure Amelia, qu’il aime en secret, mais qui est la femme de son conseiller et ami Renato. Celui-ci se présente et prévient son maître d’un complot qui se trame contre sa vie. Mais Riccardo veut ignorer ce complot.  Arrive le chef de la police de Boston, qui demande l’exil de la sorcière noire Ulrica. Le page Oscar plaide la cause de celle-ci, de sorte que le gouverneur décide d’aller se rendre compte sur place de l’activité de la suspecte. Dans l’antre de la sorcière Ulrica, Amelia demande à la magicienne un breuvage capable d’effacer de son cœur un amour sans espoir. Ulrica connaît le remède : une herbe rare qui ne pousse qu’au pied du gibet. Riccardo qui s’est caché se promet de l’accompagner dans cette périlleuse expédition. Toujours incognito, il tend sa main à la sorcière qui lui annonce qu’il mourra bientôt, par la main d’un ami, celui-ci étant le premier homme qui lui serrera la main. Afin de montrer que ce genre de prophétie ne l’impressionne guère, Riccardo, fait le tour de l’assistance afin de serrer la main de l’un des courtisans ; mais ceux-ci se dérobent, de sorte que la première main qu’il serre est celle de Renato qui, venant d’entrer, ignore tout de la prédiction. Cette coïncidence achève de rassurer Riccardo.  Sur la lande, en pleine nuit, Amelia, voilée, cherche la plante magique au pied du gibet. À minuit paraît Riccardo qui, malgré les protestations de la jeune femme, lui déclare son amour. Leur duo passionné est interrompu par Renato, qui ne reconnaît pas son épouse, annonce à son maître l’arrivée imminente des conjurés qui veulent l’occire. Le comte se décide à prendre le large, à condition que Renato raccompagne la dame sans chercher à savoir qui elle est. Restés seuls, Renato et Amélia sont bientôt entourés par les ennemis du comte, fort déçus de trouver le secrétaire au lieu du gouverneur. Voulant au moins savoir qui l’accompagne, Renato s’interpose, et Amelia perd malencontreusement son voile dans la bousculade. Pour les conjurés, le drame tourne à la farce, tandis que Renato se croit trompé par son maître. Dans sa bibliothèque Renato fait comparaître Amelia et lui annonce le châtiment qui l’attend : la mort. Elle reconnaît son amour pour Riccardo, mais jure qu’elle n’a jamais cédé à ce dernier. Renato, inflexible, ne lui accorde que la grâce de revoir son fils pour la dernière fois. Resté seul, il se prend toutefois de pitié pour sa femme et décide de l’épargner. Arrivent les conjurés et devant eux, Renato brûle les rapports de police qui les dénoncent, et ils l’acceptent comme complice. Ils discutent alors sur le point de savoir qui frappera le comte, chacun revendiquant cet honneur On décide finalement de tirer au sort le nom de l’exécuteur, et Renato ordonne à sa femme de choisir un billet dans l’urne : c’est le nom de Renato qui sort ! Au palais Riccardo rédige un ordre aux termes duquel Renato et sa femme doivent regagner immédiatement l’Angleterre. Lui-même ne paraîtra pas au bal, de sorte qu’il ne reverra plus Amelia. Mais Oscar lui apporte une lettre anonyme (écrite en fait par Amelia) l’avertissant du danger qu’il court. Il se persuade alors que son absence serait une lâcheté, et oublie ses bonnes résolutions. La fête bat son plein. Arrive Riccardo, suivi d’Amelia qui le supplie de partir. Le comte refuse : il tient à cette rencontre qui sera la dernière. Tous deux clament imprudemment leur amour et vont s’étreindre, quand Renato se jette sur son maître et le frappe d’un coup de poignard. Les participants se précipitent sur lui, le désarment, lui arrachent son masque et s’apprêtent à lui faire un mauvais parti, mais le comte les arrête. Rassemblant ses dernières forces, il assure Renato de la pureté de ses relations avec Amelia, et lui en donne pour preuve les dispositions qu’il avait prises par écrit avant de se rendre au bal. Ayant pardonné à son meurtrier et à tous ses ennemis, il expire sous les yeux de la foule consternée.

La première et les suivantes furent triomphales. Les places étaient vendues au marché noir au triple de leur prix ! Chaque soir le public scandait Viva Verdi ! Viva Verdi ! Signifiant au pouvoir pontifical son ralliement à la cause de l’unification de l’Italie. Dans d’autres villes il en était de même dont celles sous domination autrichienne. Pour nombre d’italien cela signifiait Viva Vittorio Emmanuele Re D’Italia !

 

Festival de Salzburg 1990 – Placido Domingo : King Gustav III of Sweden, Leo Nucci : Renato, Josephine Barstow : Amelia, Florence Quivar :Ulrica, Sumi Jo :Oscar, Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Georg Solti, mise en scène :John Schlesinger

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