Petit Palais Av. Winston Churchill, 75008 Paris
Jeudi 15 décembre 2022, 12h30
Bon…jeudi matin, -4 degré ! Qui a envie de sortir, d’aller à un concert par ce froid ! 11h45 allez on fait un effort, 12h20, l’Audi du Petit Palais est clairsemée, je ne suis pas le seul qui ait eu envie de rester sous la couette. Monsieur Loyal alias Laurent Bureau l’écharpe rouge bien autour du cou et la casquette encore bien enfoncée sur le crâne – il l’enlève voyant que je le photographie – ci-joint le résultat –
remercie les spectateurs qui ont bravé le froid pour venir entendre Adrien Fournaison, jeune baryton-basse accompagné au piano par Natallia Yeliseyeva. Le programme parle de brumes sur les montagnes, de chagrin d’enfant, de guerre, de cercueil, de tombe, d’amour déçu où sous la terre il fait frais, d’une nana qui en aime un autre et c’est pas cool, d’un nain qui tue sa reine…et beinh ils sont sinistres ces lied de Schubert, Loewe, Brahms, Korngold, Mahler, Fauré, Liszt… Oui j’aurai dû rester bien au chaud à regarder magico maestro de Tex Avery… 12h30, les deux jeunes gens, sourire aux lèvres, entrent sur la petite scène, lui très grand, à l’aise, en costard gris, pantalon slim, à la mode, elle toute petite, charmante, des lunettes qui lui mangent le visage dans une robe longue en voile bleuté, les épaules dénudées, j’ai froid pour elle. Ils commencent par Nachstück de Schubert puis enchaînent sur un poème de Victor Hugo Comment disaient-ils mis en musique par Rachmaninov (le même poème terminera le récital mais mis en musique par Liszt) et suivront Brahms, Mahler, Fauré, Ravel, Korngold… Eh oui cela valait le déplacement, Adrien Fournaison a une belle voix chaude (avec Erlkönig De Carl Loewe il a montré avec brio la largeur de sa voix), une puissance vocale impressionnante (Revelge de Gustav Mahler), une belle diction et un beau phrasé (L’Absent de Gabriel Fauré, La Tombe et la Rose de Frantz Liszt) et ce qui était encore plus magistral avec ce magnifique duo c’est l’accompagnement de Natallia Yeliseyeva. Avec intelligence, douceur, énergie, et des mezzo forte, forte, pianissimi, quand il fallait y aller, mais jamais elle ne couvrait la voix de Fournaison. Une belle entente de plusieurs années, on comprend pourquoi ils ont reçu le Prix de lied du Concours International Nadia et Lili Boulanger en 2021 ! Le clou de ce récital c’est Revelge, un extrait des Knaben Wunderhorn que Mahler a transcrit pour piano. Ce dernier sonnait sous les doigts de Natallia comme un orchestre, avec des forte comme si une armée traversait l’auditorium puis avec légèreté laissait la parole, plutôt la voix chaude d’Adrien à prendre le relais. Un beau moment de musique. Et oui c’est deux là ont réchauffé l’atmosphère et nous n’avons pas regretté d’avoir bravé le froid…14h30, dehors le soleil illuminait l’avenue Winston Churchill, on était ravi d’avoir fait ce beau voyage d’hiver…euh excuse mais c’est pas ce Schubert là qu’il a chanté c’est La Belle Meunière…ah oui comment, disaient-ils : La Tombe parle à la Rose qui lui répond…mais non enfin oui là ce sont deux poèmes différents de Victor Hugo mais mis en musique par le même Liszt… en tout cas le bis était super court c’était du Honegger, une histoire de Petite Sirène… c’est celle qui a perdu sa voix….en tout cas Adrien il en a une belle et on l’entendra en 2023 au TCE…ah bon,
Prochain concert : samedi 17 décembre, 20h Archives Nationales : Iris Scialom, violon, Antonin Bonnet, piano
Pour aider les jeunes talents et acheter la harpe : www.jeunes-talents.org
Le vendredi 30 décembre à 17h à l’Abbaye de Saint-Jacut (Côtes d’Armor): Parveen Savart, soprano accompagnée au piano par Gaspard Thomas (sur qui nous avons écrit sur le site) chante des œuvres de Poulenc à Barber, un programme large et léger.
