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«JI-YOON PARK» : De la Loire à la Seine en passant par le Loir et les Champs Elysées !

ⓒJino Park

Ji-Yoon Park, êtes-vous complètement intégrée maintenant au Philhar ?

Oui j’ai commencé il y a un an, il y avait quatre mois de période d’essais et maintenant je suis titulaire.

Etait-ce une volonté ou une opportunité ?

Pour moi c’était un rêve depuis que j’étais au conservatoire, mon professeur, Roland Daugareil est violon solo de l’Orchestre de Paris, et il m’a donné l’envie d’intégrer un orchestre ; le Philhar est quand même un des meilleurs orchestres de France. C’est vraiment un honneur d’y être !

Est-ce facile le premier jour de se faire accepter ?

Lorsque je suis arrivée, j’ai été très bien accueillie, on m’a beaucoup aidée, il y a une très bonne ambiance dans l’orchestre.

N’aviez-vous pas envie de faire une carrière solo ?

Quand on commence le violon on a toujours envie de devenir Anne-Sophie Mutter ou Hilary Han, des solistes de cette envergure ; j’ai passé pas mal de concours internationaux, il y en a qui ont bien marché, je continue quand même à jouer en soliste avec des orchestres, mais je voulais aussi avoir un carrière plus sédentaire ; lorsque je suis sortie du CNSMDP et pour rester en France, il fallait la carte de séjour. Si on a un emploi stable c’est plus facile. En 2011, je suis tombée sur un concours pour l’Orchestre des Pays de la Loire, je ne connaissais ni la région, ni l’orchestre, et j’ai réussi, c’est ainsi que j’ai commencé ma carrière au sein d’un orchestre.

Pourquoi avez-vous choisi le violon ?

A l’école maternelle il n’y avait plus de place, du coup ma mère m’a amenée dans une petite école privée où on apprenait la musique. C’est là où j’ai appris le violon et le piano ; j’avais quatre ans et j’ai continué. Mon père est mélomane et jouait un peu du piano sans partition ; chaque dimanche il achetait des dizaines de disques et on les écoutés ensemble. Ma mère voulait que je fasse du piano d’abord et moi je voulais faire du violon parce que c’était plus petit ! J’ai arrêté le piano et continué le violon.

En France il y a beaucoup de Coréens dans la musique ?

Oui, mais ils sont partout en Europe ; au Conservatoire il y avait pas mal.

Qu’est ce qui les attire en France ?

Pour moi j’avais un professeur qui avait étudié en France, et c’est lui qui m’avait conseillé de venir en France.

On est quand même pas très connu au niveau du violon, mais plutôt pour le violoncelle ou pour les cuivres.

Vous avez raison, mais il y a de bons professeurs comme Kantorow ou Daugareil et j’ai beaucoup appris avec eux. Je regrette de ne pas avoir fait Erasmus en Allemagne, mais je suis allée en Autriche pour me perfectionner, j’ai eu un très grand pédagogue pendant deux ans à Salzburg.

Combien de premier violon êtes-vous au Philhar ?

On est trois.

Comment est choisi le premier violon pour les concerts ?

Avant que la saison commence avec le chef et l’administration on décide qui sera pour tel ou tel concert.

Il y a pas mal de pièces où vous intervenez…

Oui effectivement, on a plus de préparation pour certaines œuvres,

Pouvez-vous m’expliquer ce terme de super premier violon ?

(rires) ce n’est qu’un premier violon qui peut jouer aussi des œuvres et de diriger l’orchestre. Ça ne m’intéresse pas de diriger, je l’ai fait de ma place pour des orchestres de chambre, mais avec la baguette ça ne me séduit pas du tout.

Combien de temps de répétition avez-vous pour préparer un concert

En général deux à trois jours, mais on se prépare à la maison en plus.

Faites-vous aussi des concerts de musique de chambre ?

Oui par exemple ce dimanche on est en octuor à côté d’Orléans auà l’Eglise Saint Georges de Cloyes sur le Loir avec des musiciens du Philhar. On joue trois octuors un de Spohr, de Chostakovitch et Mendelssohn. C’est Nadine Pierre première violoncelle de l’orchestre qui a tout organisé. Comme tous les musiciens j’aime interpréter de la musique de chambre, j’ai un trio avec piano, des Coréennes qui ont fait le conservatoire avec moi, mais qui sont reparties au pays, mais notre formation existe encore.

©Jean-Baptiste Millot

Il y a quelques années vous avec enregistré des sonates avec Ilya Rashkovskiy au piano, dont l’une de Shinuh Lee. Qui est cette compositrice ?

Elle est assez connue, elle enseigne à l’université de Séoul et c’est par hasard que je l’ai rencontrée. C’est toujours intéressant pour un musicien de rencontrer un compositeur et entendre ce qu’il désire par rapport à ce qu’il a écrit.

Y’a-t-il de bons orchestres en Corée ?

Il y a le Philharmonique de Séoul où Chung était le directeur musical qui lui a fait faire d’énormes progrès, il y a l’Orchestre symphonique du KBS, qui est très bien et qui est dirigé par Yoel Levi, il y a d’énormes progrès qui ont été faits au niveau des cordes et des cuivres.

Votre famille est totalement du Sud.

Ma famille du côté maternel vient du Nord, la plupart avant la guerre sont venus au Sud mais ils ont tout perdu au Nord, la sœur de ma grand mère a suivi son mari au Nord et n’a jamais pu revenir.

Avez- fondé une famille en France ?

Oui, mon mari est français, il est violon soliste de l’Orchestre National des Pays de la Loire, on était tous les deux violons solo, et j’ai un enfant.

Alors le 1 Octobre au Théâtre des Champs Élysées vous allez jouer du Vivaldi pour la Paix dans le Monde.

Depuis 2008 L’Association Echos de la Corée, présidée par Mia Lee Dervout organise une fois par an un concert classique pour l’Amitié franco-coréenne. Je vais jouer avec le flûtiste Andrea Griminelli et une formation spécialement composée par François-Marie Drieux, violon solo de l’Orchestre Les Siècles. Le monde coréen à Paris est petit. Mia et moi on se suivait par les réseaux sociaux.

Alors de bons concerts en perspectives et au plaisir de vous écouter avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France.

Pour plus de précisions sur le concert au Théâtre des Champs Elysées :

echosdelacoree2019@gmail.com

tel : 06 79 97 58 45 – Mme LEE Mia

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