Un film de Patric Chiha avec Anaïs Demoustier, Tom Mercier, Béatrice Dalle, Vicky Krieps, Eugénie Anselin
sortie16 août 2023
L’HISTOIRE
Pendant 25 ans, dans une immense boîte de nuit, un homme et une femme guettent ensemble un événement mystérieux. De 1979 à 2004, l’histoire du disco à la techno, l’histoire d’un amour, l’histoire d’une obsession.
L’AVIS
Librement adapté de la nouvelle de Henry James le film transpose le roman dans une boîte de nuit. Patric Chiha s’exprime : « Ce décor quasi unique fait du film une sorte de documentaire sur une boite de nuit de 1979 à 2004. La boîte de nuit est à la fois l’espace euphorique du présent permanent, de l’éternelle jeunesse, et l’espace mélancolique du temps infini parce qu’en dehors du réel, du quotidien. C’est un théâtre où l’on rêve la vie plus qu’on ne la vit. C’était donc l’espace idéal pour mettre en scène l’histoire de May et de John qui sont enfermés dans leur quête de l’absolu ». Comme dans le Bal d’Ettore Scola, les époques, le temps, passent par les musiques qui sont jouées, les comportements des danseurs et leurs tenues. Le temps défile et John l’étrange héros ne vieillit pas, comme une sorte de vampire, il est persuadé qu’un événement tragique et douloureux, tapi comme une bête dans la jungle devrait réduire à néant son bonheur et celui de tous ceux qui lui seraient attachés. D’où celle qu’il rencontre, dont la magnifique Anaïs Demoustier dans le rôle de May. Toujours jeune selon le temps qui passe, elle n’a de cesse d’interroger John sur son secret. Mais finalement la quête du secret semble constituer le secret lui-même. On se laisse emporter par la musique, les couples qui dansent et leur psychologie. Cette boîte de nuit, sans nom, lieu de tous les espoirs, des fantasmes, est la bonne idée de cette histoire incompréhensible, comme souvent ce qu’écrit James – l’époque sida est hallucinante d’angoisse -. Le film est une sorte de thriller fantastico-poétique où on ne sait pas où veut nous emmener le réalisateur, le sait-il lui-même (?) mais on le suit dans ces folles nuits qui ressemblent curieusement aux années Palace avec la Dalle en physionomiste comme l’était Edwige, Jenny Belair! Un hommage ?