La Conciergerie, 2 boulevard du Palais 75002 Paris
une exposition jusqu’au 14 novembre 2021
Quel paradoxe d’appeler une exposition à La Conciergerie : En Quête de Liberté. Dans ce lieu chargé d’histoire d’emprisonnements, c’est ainsi qu’a voulu l’intituler l’artiste El Anatsui. C’est une manière à lui de faire écho à la vie de ce célèbre monument. Dans le cadre d’Africa 2020 (contrarié par la covid), une carte blanche lui a été offerte. Né au Ghana en 1944, ce célèbre artiste multi récompensé a reçu en 2015 un Lion d’or pour l’ensemble de son œuvre à la Biennale de Venise ainsi que le prix Preaenium Imperial en 2017.
Au milieu des imposantes colonnes de la salle des Gens d’Armes, deux installations vidéo, comme deux rivières, diffusent les mouvements de la Seine, en référence aux deux bras du fleuve qui entourent l’île de la Cité et en écho aux inondations de 1910 dont la Conciergerie garde les traces, rappelant que la Seine était déjà entrée dans ses murs. Ces installations reposent sur des rails de chemin de fer, évoquant le voyage.
Dans les cheminées et sur les murs, six sculptures métalliques chatoyantes.
Sur les côtés des cheminées, une cinquantaine de roches sont disposées sur lesquelles on peut s’asseoir pour méditer et devenir un élément vivant de l’installation.
El Anatsui. montre qu’en bidouillant avec talent des capsules de bouteilles d’alcool et des lames de canettes, un exercice courant dans les pays africains, on peut créer des œuvres d’art.
Chaque « tableau » de ferraille sont des invitations aux voyages.
Il s’exprime : « Je crois que quand un être humain touche quelque chose, il lui transmet une forme d’énergie ; il y a donc un lien entre tous les gens qui ont manipulé l’un de ces multiples éléments. J’ai le sentiment, à travers mon œuvre, de rattacher ces personnes les unes aux autres et, plus largement, de créer un lien entre l’humanité toute entière. ».
Il y a quelques choses d’apaisant dans cette exposition où la lumière est le trait d’union.
Á vous de participer vers cette quête de liberté, un moment à rechercher après les confinements et les interdits que nous obligent les gouvernants et ce virus qui infecte notre planète.
Cet artiste, par le biais des récupérations de déchets, ne participe-t-il pas, comme beaucoup d’êtres sur le continent africain, à une écologie pacifique et mondiale ? Une belle leçon de moral.
Pour en savoir un peu plus :
