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« LA MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : KEATON – DOLLAT

Auditorium de Radiofrance, 116 avenue du Président Kennedy 75016 Paris

Mardi 9 janvier 2024

Chaque année un organiste accompagne un film muet. On a eu déjà le droit à un Buster Keaton de haute volée – La Croisière de Navigateur  accompagné par le délirant organiste Karol Mossakowski – (voir article sur le site, avril 2022).

Cette année ce sont encore deux chefs-d’œuvres de ce même réalisateur, accompagnés par la talentueuse Lucille Dollat à l’orgue : Malec L’insaisissable , the Goat , un court métrage, une course poursuite, délirante et Sherlock, Jr un moyen métrage tout aussi spectaculaire. C’est Serge Bromberg le grand spécialiste du cinéma muet qui a présenté ces deux films et comme toujours a raconté des anecdotes de tournage.

L’HISTOIRE (Sherlock, Jr)

Un projectionniste qui s’ennuie dans son cinéma étudie un livre qui devrait lui permettre de devenir détective. Ce faisant il néglige son travail. Amoureux d’une jeune fille, il se trouve face à un autre prétendant qui va le faire passer pour le voleur de la montre du père. Exit le projectionniste ! Dépité, il reprend son travail, lance le film, puis s’endort. En rêvant, il passe de sa cabine de projection à la salle, puis de la salle il entre dans l’écran, et va résoudre un vol de diamant, le voleur ayant pris la figure du second prétendant ! La jeune fille restée amoureuse du projectionniste entreprend une enquête et découvre que le voleur est le second prétendant. Elle viendra réveiller le projectionniste et confondra le voleur !

L’AVIS

En 1924 Buster Keaton est au sommet de sa gloire. Sherlock jr. est un de ses films les plus ambitieux. Keaton était un perfectionniste et passera beaucoup de temps au montage et réduira la longueur pour donner cette incroyable énergie que possède ce film. Son personnage est toujours lunaire, mais ici il est plus original avec des séquences hallucinantes (des cascades incroyables qu’il réalisait lui-même et comme souvent étaient à l’origine de blessures). À l’origine le film aurait dû être mis en scène par Fatty Arbuckle, mais à cause de son procès qui mit fin à sa carrière, il ne put tenir le rythme et démissionna au bout de trois jours. L’idée du scénario de ce chef-d’œuvre où l’acteur principal entre dans le film projeté, sera souvent repris comme dans, entre autres, Helzzapopin’ (H. C. Potter en 1941) ou The purple rose of Cairo.de Woody Allen 1985)

À l’orgue, pour apporter un discours musical comme cela se faisait à l’époque, Lucile Dollat suivait, synchrone, ce qui se passait sur l’écran et renforçait certains moments de cascades, de courses poursuites, de chutes spectaculaires et arrivait à apporter un climat sentimental ou de rêveries qui enrichissaient les scènes. Ce qu’elle a composé (avait-elle une partition ?) pour le court-métrage était magique. Son magnifique accompagnement pour Sherlock Jr. aurait pu peut-être partir dans plus de délires musicaux. À l’auditorium le public lui a fait un tabac et c’était mérité. Keaton donne des ailes aux musiciens ! Tout est permis avec ce génie ! On peut trouver en DVD ce film.

 

 

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