LES ALCHIMISTES
Alchimistes Film
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Les Alchimistes proposent deux petits bijoux de films en DVD, des histoires de femmes, deux magnifiques films canadiens : KUESSIPAN – NADIA BUTTERFLY
– sortie le 4 novembre 2021
KUESSIPAN
Un film de Myriam Verreault
Fiction 2019 117 min 16:9
L’Histoire : Au nord du Québec, Mikuan et Shaniss, deux amies inséparables, grandissent dans une réserve de la communauté innue. Petites, elles se promettent de toujours rester ensemble. Mais à l’aube de leurs 17 ans, leurs aspirations semblent les éloigner : Shaniss fonde une famille, tandis que Mikuan tombe amoureuse d’un blanc et rêve de quitter cette réserve devenue trop petite pour elle…
En suppléments : Katatjatuuk Kantgirsumi (chant de gorge), un court-métrage – un entretien avec la réalisatrice ainsi que la bande annonce du film.
NADIA BUTTERFLY
Un film de Pascal Plante
Fiction 2020 106 min 21:9
L’Histoire : À 23 ans, Nadia prend la décision controversée de se retirer de la natation professionnelle et de s’affranchir d’une vie de sacrifices. Après une dernière course, les excès cachés du Village olympique offriront à Nadia un premier souffle de liberté. Mais à mesure qu’elle plonge dans l’inconnu, les doutes surgissent : qui est-elle réellement ? C’est une double édition DVD exceptionnelle avec en supplément, le premier film de Pascal Plante : LES FAUX TATOUAGES (2017), un entretien avec lui et la bande annonce du film
Vieille Carne avait donné son avis sur ces films :
le 7 juillet 2021
KUESSIPAN
Ce film est l’adaptation du roman de Naomi Fontaine, sur une amitié qui résiste au choc des cultures. Fontaine est membre de la nation innue d’Uasha, une réserve indienne située dans la région des Sept-Rivières au Québec. Le livre est un roman autobiographique. Le film est un drame de l’adolescence, assez banal de premier abord et se passe donc dans une réserve indienne où il est très compliqué d’en sortir. C’est peut-être cela qui est le plus intéressant dans cette histoire : le cadre. On se rend compte l’impuissance dans laquelle le Québec maintient ces Innus. On leur offre tout pour survivre mais en fait ils perdent leurs racines. On y voit que petit à petit les traditions anciennes disparaissent, ils deviennent des fantômes. KUESSIPAN plus que le désarroi de ces deux jeunes filles filmées avec beaucoup de tendresse, d’émotion, par la caméra intelligente de Myriam Verreault est un vrai film politique. Avec un cas particulier, ces amours adolescentes, mélancoliques et tragiques, la réalisatrice nous montre la souffrance, l’agonie, d’une communauté. Dans des paysages magnifiques accompagnés d’une remarquable musique c’est une chronique sociale plus qu’une éducation sentimentale que propose Myriam Verreault. KUESSIPAN un film à vraiment découvrir.
le 4 août 2021
NADIA BUTTERFLY
Deux scènes magnifiques encadrent le film et racontent à elles seules le film. La première et la dernière. La première est époustouflante de beaut . La directrice de la photographie Stéphanie Weber Biron accompagne, en des plans séquences magnifiques, les efforts des nageuses canadiennes sur des longueurs de cent mètres. La dernière où l’athlète, face à l’eau, qui a donné toute sa jeunesse, son adolescence, à la natation, se pose la question de son avenir. Sera-t-elle nager dans la vie qui se présente devant elle en dehors d’un bassin olympique ? La natation, le réalisateur québécois, Pascal Plante, la connaît de l’intérieur, puisqu’il la pratiqua, à un niveau pré-olympique, avant de devenir cinéaste. Cette exigence d’authenticité lui a fait prendre pour jouer dans son film de vraies nageuses. Katerine Savard est une championne multi-médaillée très connue au Canada, et Ariane Mainville, Marie-Pierre Nadeau mènent de front carrière professionnelle et carrière sportive. On y voit aussi Hilary Caldwell et Cailin McMurray, qui conduisent le quatuor dans l’épreuve olympique du relais quatre fois deux cents mètres nage libre. Être sportive de haut niveau ce ne sont que sacrifices, on forme une équipe nationale, on est entourée par toute une équipe qui s’occupe de votre corps, de votre mental, mais on est foncièrement seule. Le film est presque un documentaire sur ce monde qui nous fascine et qui fait vibrer des millions de spectateurs. Que sont devenus ces athlètes qui ont fait les premières pages des journaux et des actualités télévisées. Y’a-t-il une vie après les bassins olympiques ? Ce drame psychologique est superbement réalisé, photographié et la bande son est exceptionnelle. Katerine Savard et les autres nageuses mériteraient une médaille autre que celle des podiums. Comme les papillons leur vie sous les lumières des bassins est bien courte. Á ne pas passer à côté de cet excellent film.
