Avec la sortie de cette nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires, il est amusant de regarder les précédents films parlant et d’écouter surtout les musiques qui ont été composées pour ce chef d’œuvre de Dumas.
En 1948, pour nous la meilleure version des Trois M, celui de George Sydney, la partition est de Herbert Stothart avec des thèmes de Tchaïkovski. Ce compositeur prolifique a été le directeur musical de la MGM, le compositeur de Wizard of Oz pour qui il avait reçu un Oscar, des Mutiny On the Bounty et a eu une dizaine de nominations pour la récompense suprême. Sa musique totalement hollywoodienne convient bien à ce style de film. En 1953 c’est une bien pâle adaptation qu’a réalisée André Hunebelle, un bon faiseur de films de cape et d’épée avec Jean Marais mais ce dernier n’est pas dans les Trois M.(plus de 5 millions d’entrées) La musique de Jean Marion, beau fils du réalisateur, – a fait tous les films de son beau-père – est propre, sans grand intérêt. Ce qui est amusant c’est qu’il a aussi écrit la BO, en 1959, de la version pour la télé, celle de Claude Barma, avec Belmondo, une très bonne adaptation.
La musique de Paul Misraki pour la version de Bernard Borderie est plus intéressante, Paul Misraki a énormément composé et avait beaucoup de talent. Dans ce film sa musique apporte l’énergie nécessaire à ce genre de cinéma. Borderie est le fameux réalisateur des Lemmy Caution, du Gorille et surtout des 5 Angélique avec le célèbre thème composé par Magne.
La musique de Michel Legrand pour la flamboyante adaptation du film de Richard Lester en 1974 est une des meilleurs de toutes les versions. Le film est un des plus enthousiasmants, avec un casting inégalable !
Ensuite on a entendu dans deux daubes, celle de 1994, la version de Stephen Herek une composition bien faite du très bon compositeur Michael Kamen, et une musique insupportable de Paul Haslinger dans une version hallucinante de bêtise en 2011 par ce tâcheron qu’est Paul W.S.Anderson.
Venons donc à cette adaptation très d’aujourd’hui avec tous les clichés à la mode, de la bisexualité, au féminicide, non Louis XIII n’est pas d’origine africaine…Le film est supportable, malgré une milady pas très convaincante, la vénéneuse Eva Green, que nous adorons. Parlons donc de la musique de Guillaume Roussel sortie chez Milan-Sony Music ( 19658811742). Compositeur de formation classique c’est avec Zimmer que Roussel apprend la musique à l’image, Il n’a pas su s’en détacher tout à fait, pour composer en France sur des films de toutes sortes, passant de la comédie au polar avec des réalisateurs comme Éboué, Cornillac ou surtout Jimenez (La French, Bac Nord, Novembre). Sa musique pour les Trois M est totalement différente de ses prédécesseurs. Musique sombre, très dramatique, racontant une histoire tragique alors qu’à l’image c’est de l’action, du panache. Ce parti-pris est très intéressant et surprenant. Il y a comme du suspens musical, comme pour un film noir, à l’image de la photo, des costumes, choix de la réalisation…Voilà donc une adaptation des Trois M, très libre, qui comme on le dit, à la mode. Beinh comme tout ce qui est à la mode se démode, demain, ce film sera donc démodé ! Dommage, car la musique nous paraît plus intemporelle ! Á écouter donc sans les images…un comble non ?…euh…faut demander à Roussel !
Vive la France, vive la guerre, vive l’amour chantaient en 1939 les quatre mousquetaires dans le film, une comédie musicale, d’Allan Dwan avec Don Ameche et les Ritz Brothers. Les Trois Louf’quetaires comme on en parlait en France…On ne parlera pas de celle écrite en France par Olivier « Akos » Castelli…Pour en rire ci-joint ce moment inénarable du même niveau
