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Bon, il y a des éditeurs qui continuent à émettre des CD et ils ont bien raison ! Écouter sur les plates formes en mp3 (style écoute de 45t d’antan) ce n’est pas ainsi que l’on apprécie la bonne musique. Nous aimerions bien savoir si c’est vraiment rentable pour les éditeurs de musique classique, de jazz ou de BO de mettre leurs musiques en streaming ? Combien d’écoutes faut-il faire pour que cela soit rentable ? La variété c’est un autre problème, écouter dans son casque, dans les transports en commun, qu’importe la qualité, on regarde pendant que la musique se consomme, n’importe quoi sur Insta avec son iPhone, histoire de passer le temps, le livre connais pas ! Bon passons à un autre paragraphe, celui de la bonne musique et des découvertes.
La pochette est kitch à souhait pour présenter l’intégrale des sonates de Stéphan Elmas (1862 – 1937) interprétée par Heghine Rapyan Solo Musica SM 423. Ce compositeur arménien, a côtoyé Liszt, Rubinstein, Massenet ; pianiste émérite (à treize ans il donnait déjà des concerts d’œuvres de Liszt !), la presse lui affubla les surnoms de Poète du piano ou de Chopin Arménien. En tant que compositeur il a laissé 130 œuvres surtout de piano. On sent dans ses sonates l’influence de Chopin et des traits très lisztiens. Elles ont été très peu enregistrées et c’est une belle découverte que nous offre la pianiste Heghine Rapyan. pianiste arménienne dans l’âme qui défend ce compositeur avec toute l’énergie, la poésie, que demandent ses sonates. Un disque de grande qualité qu’il faut absolument découvrir.
Une autre belle découverte c’est des compositions de Boris Tishchenko (1939-2010) offertes par le superbe quatuor familial, le Quatuor Tchalik.
On se souvient de son enregistrement Short Story avec des compositions de Thierry Escaich puis de leur album magnifique de Reynaldo Hann, après Saint-Saëns (à cause de l’anniversaire bien sûr), ce sont des quatuors (n°1, n°5) et un quintette de ce compositeur. Beaucoup influencé par son professeur Chostakovitch il manie aussi une écriture plus contemporaine mais reste dans la ligne plus tonale. Ce disque est vraiment magnifique et de ton et d’émotion. Le quatuor et Dania Tchalik au piano, s’expriment…
Peu d’œuvre de ce compositeur ont été enregistrée, il ne faudrait pas s’en priver. Une belle réussite des Tchalik qui cherchent toujours à faire découvrir. Un grand merci pour ce petit bonheur musical ! Alkonost (ALK008)
Chopin, encore Chopin, toujours Chopin vous allez dire…Oui mais là c’est un fou furieux de ce compositeur, c’est Yves Henry (Soupir Editions S255). Comme toujours ce pianiste président du Nohant Festival Chopin ne peut qu’être qu’un passionné de Chopin même s’il aime interpréter Schumann. Il recherche toujours cette sorte d’authenticité pour parler le jargon des baroqueux, dans l’interprétation de son Fredo chéri. Alors après avoir enregistré dans les salons où ce cher Chopin a pianoté, à Nohant…. là il joue et rejoue les valses et sur un Pleyel 1837 et sur un Bechstein 2020. Il est fou le bougre mais c’est passionnant d’écouter cet exercice qui nous fait entendre des sons, des compositions qui ont dû ainsi sonner aux oreilles du compositeur, de celles de Sand et autres groupies dans les salons de l’époque. Bon il y en aurait seulement 8 qui auraient été éditées de son vivant, les valses de 14 à 19 sont posthumes et il en existerait 28 ! Vaste programme. Versions ethnographiques, versions admirables, on laisse le choix aux professionnels de la profession qui ont toujours quelque chose à dire sur les interprétations (combien de versions des valses !!!). Nous on aime, et l’écoute sur le Pleyel 1837 nous oblige à plus d’attention et le direct donne un petit quelque chose en plus qui n’est loin de nous déplaire. Á vous de faire le voyage à Nohant bien sûr…beinh à Nohant c’est avec le Bechtein 2020 qu’elles ont été enregistrées là…oui mais l’âme de Chopin court toujours alors… Il parait que la pièce où il composait n’existe plus…Les valses il en a écrites à Nohan ?…Faut demander à Yves…allez un peu de Chopin, une valse par exemple !
