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« MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : LA RUSSIE COMME ON L’AIME !

auditorium de Radio France

116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris

Vendredi 3 juin 2022

Alexandre Glazounov : Stenka Razine op.13

Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon et orchestre n°2 en ut dièse mineur opus 129

Sofia Goubaïdoulina : Quasi hoquetus

Igor Stravinsky : Symphonie en trois mouvements

Vadim Gluzman , violon

Clémence Dupuy, alto

Stéphane Coutaz, basson

Géraldine Dutroncy, piano

Orchestre Philharmonique de Radio France

Ji-Yoon Park, violon solo

Vasily Petrenko, direction

 

C’est par un curieux concours de circonstance que le Philhar a interprété hier soir un concert de compositeurs russes. La salle était à moitié pleine, quel dommage car c’était un concert magnifique et original. On ne peut pas penser que les gens ne sont pas venus parce que c’était des œuvres de Russes ! On ne peut pas dire que ces compositeurs étaient à la solde des tsars, bien au contraire. Vasily Petrenko, chef impressionnant,  a donné sa démission de l’Orchestre de la Fédération de Russie, dont il était le directeur artistique, jusqu’à ce que la paix soit rétablie,

Vadim Gluzman est né en Ukraine et a fait remarquer que deux violonistes ukrainiennes avaient rejoint l’orchestre dernièrement et avaient trouvé refuge chez un de leur confrère, le temps que leur pays retrouve sa sérénité ! Il a interprété en bis une sérénade écrite par un des compositeurs ukrainiens les plus célèbres qui vient juste de quitter son pays à 84 ans :Valentin Silvestrov. Voilà ce qui s’est passé hier soir à l’Auditorium. Pour les œuvres c’était de grande qualité au niveau de l’interprétation sous la baguette exigeante et précise de Petrenko. Glazounov a écrit à l’âge de 20ans cette petite suite inspirée du folklore (on entend Les bateliers de la Volga) qui raconte l’histoire de Stéphane Razine un cosaque révolutionnaire. Glazounov avait aidé Chostakovitch et c’est tout naturellement que le Philhar a continué ses interprétations de ce compositeur.

Là c’était le concerto n°2 avec au violon un Vadim Gluzman en grande forme, une œuvre terriblement angoissante, où la mort plane. Chostakovitch n’était pas au mieux de sa forme en cette année 1967. Introspection et virtuosité c’est ce qu’a réussi à faire passer l’archet de ce grand violoniste.

L’œuvre de Goubaïdoulina, un trio piano, alto, basson n’était pas elle non plus d’un climat joyeux tout le contraire ! Quelques accords de piano, quelques traits de l’alto et on se trouvait dans une atmosphère lugubre, oppressante. Heureusement qu’après l’entracte la Symphonie de Stravinsky a pu mettre un peu de baume au cœur, oublié ce climat morbide. Composition assez jazzy, cinématographique, une sorte de résumé de l’art de ce compositeur, où âpreté et un côté italianisant étaient superbement interprétés par un Philhar en grande forme dirigé par un chef qui a su le porter à l’excellence. Un concert d’une grande originalité avec une Russie comme on l’aime….Bien sûr tristesse  en sortant en pensant à ce qui se passe à deux pas de chez nous…La musique n’a pas de frontière mais exprime toujours des sentiments…

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