Studio 104, 116 avenue du Président Kennedy 75116 Paris
Dimanche 25 novembre 2023 11h
György Ligeti : Sippal, Dobbal, Náadihegeduvel
Béla Bartók : Sonate pour deux pianos et percussions BB 115
Lucie Richardot, mezzo-soprano
Simon Zaoui, Théo Fouchenneret, piano
François Desforges, Emmanuel Curt, Florent Jodelet, Gilles Rancitelli, percussions
« Dans la présentation que j’ai rédigée pour un concert j’ai écrit qu’il était le Mozart hongrois, en raison de sa grande virtuosité. Personne dans toute la littérature hongroise, n’avait usé d’une telle virtuosité ». C’est ainsi que s’exprimait György Ligeti à propos du poète Sandor Wedres (1946-1947). Il a mis beaucoup de ses poèmes en musique et dans cette œuvre composée, la dernière, en 2000. La traduction est Sifflets, tambours, violons-roseaux. Le plateau du 104 était envahi par de nombreuses percussions de toutes sortes et de toutes provenances. Les quatre percussionnistes avaient fort à faire au milieu de ce capharnaüm ! Impressionant ! Nous avions eu la chance d’assister et de filmer la première à Metz en présence du compositeur. Elle était interprétée par Katalin Károlyi avec l’Amadinda Percussion, dédicataires de l’œuvre. Quel talent et de chanteuse et de comédienne il faut avoir pour interpréter ses six poèmes.
La célèbre et tant demandée, appréciée, Lucie Richardot avait ces qualités en ce dimanche matin. Elle a été magistrale. Les percussionnistes étaient eux aussi impressionnant à retrouver leurs instruments dans tout ce bric-à-brac et être aussi très présents, en phase, avec la mezzo (bravo à la régie pour la mise en place et pour vider le plateau pour l’œuvre suivante avec aussi des percus !). Un grand moment d’hommage à ce grand, grand, compositeur. Suivie la fameuse pièce de Bartók, un autre célèbre hongrois, très apprécié par Ligeti, la Sonate pour deux pianos et percussions. Encore une composition à écouter en direct car il s’en passe des choses sur scène. Les deux magnifiques pianistes étaient magistraux et ont su faire chanter leur piano avec toute l’énergie nécessaire, les deux pianos fonctionnant comme un instrument de percussion à part entière, puis à un dialogue entre eux, jusqu’à un Allegro final hallucinant comme aimait les faire Bartók. Quel plaisir d’avoir vu ces deux étonnants pianistes ! Les percussions n’étaient pas en reste. Bon une belle matinée qui a réchauffé l’atmosphère par ces temps si glaciaux !