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« MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : ONF – DEBORA WALDMAN – RAPHAËL PERRAUD – 8ème FESTIVAL BRU ZANE PARIS

Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique

116 Avenue du Président Kennedy, 75016 Paris

Jeudi 1er juillet 2021

Augusta Holmès : La Nuit et L’Amour

Mel Bonis : Femmes de Légende

Marie Jaël : Concerto pour violoncelle et orchestre en fa majeur

Charlotte Sohy : Symphonie en do dièse mineur op.10, La Grande Guerre

Orchestre National de France

Sarah Nemtanu, violon solo

Raphaël Perraud, violoncelle

Debora Waldman, direction

 

Aucune femme n’a jamais montré une telle puissance, une telle énergie, une telle volonté, Ernest Reyer 1879 ; Nul ne croirait en entendant ses œuvres sans en connaître l’auteur qu’elles ont été enfantées par un cerveau féminin, un critique de 1889 ; Je n’aurai jamais cru qu’une femme fût capable d’écrire cela Saint-Saëns 1905…c’est en ces termes qu’on parlait en cette fin du XIXème siècle des compositrices femmes.

Ce jeudi, à l’écoute des œuvres que formaient le programme de l’ONF, sous la baguette de la cheffe Debora Waldman on aurait eu bien du mal à dire que la musique a un sexe. Le concert était passionnant dans le sens où on a entendu des œuvres très XIXème siècle, qu’on ne connaissait pas, et que nous n’avions aucun repère pour juger de la qualité de l’interprétation. Elles demandaient, comme pour une nouvelle création, une attention toute particulière. On reconnaissait bien sûr les influences des compositeurs mâles dominants (ahahah) de l’époque, une musique très française, avec son engouement germanique plus que debussyste.

Les courtes compositions de Holmès et Bonis étaient agréables à écouter ainsi que le Concerto pour violoncelle de Jaël, très enjoué et chantant, sous les doigts de ce magnifique violoncelliste Raphaël Perraud. On ne l’entend pas assez en solo sur la scène de l’Auditorium de Radio France. Il nous avait offert de bien beaux trios de Brahms à Gaveau (il existe un cd cinq étoiles des trios de Brahms chez Dolce Volta ainsi que les sonates), l’année passée.

La soirée était surtout la découverte (nous n’étions pas à Besançon pour la première audition) de la Symphonie de Charlotte Sohy qui empêcha de dormir Debora Waldman lorsqu’elle reçut la partition des mains de François-Henry Labey descendant de Charlotte Sohy. Debora a mis toute son énergie pour la restaurer et ce jeudi soir pour l’interpréter. Son mode de direction est très ferme, rigide même, on ne sent aucune émotion de sa part dans sa gestuelle et portant elle arrive à la faire passer aux instruments de l’orchestre. Il serait intéressant d’assister à une répétition ou de voir ses regards pour comprendre comment elle arrive à la transmette, le mystère féminin (ahahah). C’est après exécution qu’elle se lâcha tout sourire.

La symphonie est impressionnante. Elle a été écrite vraiment pendant la guerre. Le premier mouvement ainsi que le dernier sont empreints d’un lyrisme exacerbé , sombre, néoromantique. Le second est plus bucolique avec des bois espiègles, radieux. On est dans la continuité d’un César Franck. Le geste final de Waldman fut de lever la partition vers nous, public, pour applaudir cette femme, cette Charlotte, qui était partie dans les limbes de l’histoire de la musique. L’ONF était parfait dans l’écoute des intentions de la cheffe et on espère qu’il mettra cette symphonie à son répertoire et qu’on pourra l’entendre de nouveau dirigée par d’autres chefs, cheffes…et sur un disque.

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