auditorium de radiofrance
116 Avenue Kennedy , 75016 Paris
Jeudi 19 mai 2022
Philippe Manoury : États d’alerte, pour duo de percussions et orchestre
Édouard Lalo : Symphonie espagnole en ré mineur opus 21
Claude Debussy : La Mer, trois esquisses symphoniques
Augustin Hadelich, violon
Emmanuel Curt, percussions
Florent Jodelet, percussions
Sarah Nemtanu, violon solo
Orchestre National de France
Cristian Mặcelaru, direction
Réentendre Augustin Hadelich dans ce morceau de bravoure pour violoniste qu’est la Symphonie espagnole d’ Édouard Lalo était un grand bonheur, il l’a encore interprétée d’une manière extra-ordinaire ! Comment fait-il ? C’est un mystère. Il paraît que l’ONF avait réglé quelques ajustements le matin même après le concert de la veille ! Ce violoniste, pas connu chez nous, mériterait d’être plus souvent invité disaient hors champs certaines personnes de la Maison de la Radio ! On espère nous aussi. Le public était, comme la veille, aussi enthousiaste et en bis il a rejoué son morceau fétiche Louisiana Blues Strut de Coleridge -Taylor Perkinson
En début du concert on a pu apprécier la dextérité d’Emmanuel Curt et Florent Jodelet, dans une composition écrite en 2017 par Philippe Manoury.
C’est une œuvre assez réjouissante où les percussions de tous ordres sont mises en vedette. On y entend même des sifflets qui ajoutent à son caractère humoristique. On suit une aventure rocambolesque, comme une fuite en avant, des deux percussionnistes à travers leur marimba, timbales, steel drums…Le délire était bien là.
L’ONF avec aux commandes Cristian Mặcelaru offrait en deuxième partie une lecture de cette composition de Claude Debussy si difficile à interpréter. Outre qu’il faut des solistes, des cordes de premiers plans, il faut une lecture très fine pour obtenir cette magie d’une des plus belles pages de l’écriture symphonique. Comment rendre cette transparence, ce mystère de l’aube, cette clarté indéfinissable. Combien de chefs se sont échoués ou se sont noyés dans cette Mer . Cristian Mặcelaru nous a donné sa version. Hélas ce grand frisson qu’on a en général dans le premier mouvement de l’Aube à Midi sur la Mer, était absent. Peut-être une lecture trop analytique ? Une trompette et des cordes, donnaient l’impression que l’aube était déjà bien levée. Le deuxième mouvement, Jeux de Vagues était mieux réussi et le troisième mouvement Dialogue du Vent et de la Mer, surtout les moments tumultueux avait belle allure avec un beau final. Une nième version sympathique mais qui ne restera pas dans les anales de l’ONF. Le public était ravi alors ne boudons pas notre plaisir mais qu’Augustin Hadelich est impressionnant et quelle joie de l’avoir écouter deux soirs de suite…