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« MO.CO.PANACÉE » : CONTRE-NATURE LA CÉRAMIQUE, UNE ÉPREUVE DU FEU

jusqu’au 4 septembre 2022

14 rue de l’Ecole de Pharmacie, Montpellier

www.moco.art

entrée libre

Ce lieu sympathique dans l’ancienne faculté de pharmacie, présente une série d’œuvres en céramique diverses et variées d’une trentaine d’artistes contemporains (es) et d’aujourd’hui. Pour Vincent Honoré le commissaire de l’exposition assisté de Caroline Cabrand, et Deniz Yoruc : « Contre-Nature est une exposition de formes insolentes et hybrides. C’est un paysage surpeuplé de tronches grotesques, de plantes folles, de terres brulées et d’émaux délirants.  L’eau, la terre et le feu se déterminent. ».

Bon alors suivons le guide. Dans la première salle on a de nombreuses œuvres qui imitent la nature avec des couleurs et des formes chatoyantes, foisonnantes, végétales, tropicales, sexuelles ( Claire Lindner, Mathilde Sauce, Elsa Sahal, Salvatore Arancio…),

cette première salle est de loin une des plus intéressantes.

Dans la salle suivante, une œuvre gigantesque, hallucinante, sombre, de l’Allemande d’Anne Wenzel (1972-) Silent Landscape(2006) une forêt détruite, baignant dans une sorte de marécage, œuvre sûrement qui a un rapport à l’ écologie (combien de cuissons à des températures extrêmes il a fallu faire pour construire cet ensemble terriblement morbide ? Il a fallu dépenser une énergie totalement folle, voilà bien une œuvre totalement contre nature !) inutile d’en savoir un peu plus la médiatrice n’avait pas envie d’en parler, le titre est l’explication répondit-elle!

Nous passerons sous silence d’autres salles, une composition amusante, dans le couloir attira notre attention; une sculpture de Marion Verboom (parisienne née en 1983) et on apprend que c’est une céramique, grès chamotté, biscuitée à 980°C, émaillé en seconde cuisson à 1050°C four électrique à ouverture verticale ! Oups! encore beaucoup d’énergie dépensée pour ce sympathique Nœud (2020).

On arrive dans la salle six là, il y a de tout, pour tous les goûts et sous toutes les formes, de l’abstraction qui n’en est pas réelement car ces céramiques ont des titres comme Cavalier, Au Galop, Pss 021-14-2021, Connivence, Plantasia.

Notre regard est attiré par de grosses ruches au nom curieux comme Les Arnies ou Community. Elles sont l’œuvre de Johan Creten, un belge devenu parisien, et on apprend par une médiatrice – elle parlait celle-là – que c’est un hommage à Bruegel le vieux qui a fait un tableau avec une ruche – ah mais ça nous rappelle qu’une autre Belge – Berlinde De Bruyckere – dans l’autre MO.CO faisait hommage avec ses peaux d’animaux et ses cires elle aussi à la peinture flamande, amusant…une autre coïncidence entre ces deux artistes de même âge (la cinquantaine),

Johan fait en grès émaillé et émaux mixtes Odore du femmina une représentation d’un vagin, et

Berlinde le représente avec un collier d’attelage associé à des tissus élimés  – voir article récent sur cette artiste – Berlinde est plus écologique que Johan… Tout ceci est quand même très anecdotique.

On sera plus intéressé par le travail de Nitsa Meletopoulos, une installation The garden of Claws (2022 -Porcelaine, engobe, émail, trois cuissons à 1300°C, four à gaz oxydant). On en parle beaucoup de gaz en ce moment…

Dans le couloir 3 momies nous accompagnent vers la sortie, elles sont le travail de Michel Gouéry. Pour terminer, un éclat de lumière de Sandrine Pagny, un papillon bleu (2022) porcelaine émaillée et lustre or; cette toute petite sculpture nous dit que cela peut être quand même super sympa la céramique.

En conclusion le lieu est charmant, il est gratuit, on peut y faire un tour et  si c’est une épreuve à tout regarder, il y aura sûrement une œuvre qui attirera votre regard. Faites le tour…va falloir potasser pour savoir ce que veut dire grès chamotté, biscuitée, engobe…

 

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