©DR
Un des plus grands compositeurs, arrangeurs, musiciens, et producteur de disques vient de disparaître : Quincy Delight Jones Jr. (14 mars 1933 – 3 novembre 2024). C’est peut-être le seul artiste qui ait touché à tous les styles de musiques avec autant de talent. Il a laissé une superbe autobiographie de sa vie qu’on peut trouver chez Le Cherche Midi, Mémoires, traduit par la célèbre chanteuse des Double Six dont Quincy avait fait les arrangements pour un de ses albums, Mimi Perrin est accompagnée par Isabelle Perrin.
Quincy Jones est né le 14 mars 1933 à Chicago, dans l’Illinois. Peu de temps après la naissance de son jeune frère, Lloyd, ses parents ont divorcé, ce qui a permis aux deux fils d’être élevés seuls par leur père, charpentier, et sa nouvelle épouse. Elle avait déjà trois enfants et en a eu trois autres avec le père de Quincy. Pour sa part, sa mère biologique, Sarah Jones, fréquentait continuellement les hôpitaux psychiatriques en raison de sa schizophrénie. Pour cette raison, ce n’est qu’à l’âge adulte que Quincy a pu entretenir une relation plus étroite avec elle. À l’âge de 10 ans, Quincy Jones a déménagé avec sa famille à Bremerton, une banlieue de Seattle, dans l’État de Washington. C’est là qu’il commence à donner des cours de trompette à l’école et où, après trois ans, il rencontre Ray Charles, un musicien âgé de quinze ans seulement. Les deux ont décidé de former un groupe et de jouer lors de mariages, d’événements et de clubs locaux. Peu de temps après, Quincy Jones composait et arrangeait la musique du groupe. Pendant ce temps, il a même arrangé et joué de la trompette pour Lionel Hampton.
Par la suite, il commence à travailler comme arrangeur indépendant sur de nombreuses sessions de jazz et comme directeur musical lors de la tournée internationale de Dizzy Gillespie en 1956 pour Barclay Records à Paris. De retour à New York, Quincy compose et arrange pour Count Basie, Sarah Vaughan et Dinah Washington.
Tout cela tout en occupant un poste de direction chez Mercury Records et en produisant ses propres disques de plus en plus pop. En 1960, il commença à composer de la musique pour des films et des programmes télévisés, produisant plus de 50 partitions et se positionnant comme le musicien afro-américain pionnier de la région d’Hollywood. En 1975, il fonde Qwest Productions, où il arrange et produit des albums à succès pour Frank Sinatra et de nombreux autres grands de la pop.
En 1978, il dirige la production de la bande originale de l’adaptation musicale du Magicien d’Oz, The Wiz, mettant en vedette des grands de la musique tels que Michael Jackson et Diana Ross. C’était en 1982, lorsque Jones produisait l’album le plus vendu de tous les temps, Thriller. Initialement sorti il y a 6 ans pour son 85ème anniversaire, compilé par Moochin’ About, cet ensemble remasterisé de 116 titres comprend des enregistrements de jazz et de big band de ses débuts de carrière à la tête de son propre groupe.
Ses LP originaux sont Jazz Abroad, This Is How I Feel About Jazz, Go West, Man! Quincy’s Home Again, The Birth of a Band!, The Great Wide World of Quincy Jones, I Dig Dancers, Around the World, Newport ’61, The Quintessence, Big Band Bossa Nova, Quincy Jones Plays Hip Hits, plus la BO de The Boy in the tree.
C’est un aperçu révélateur de ses compétences de compositeur et d’arrangeur et un festin de musique de big band de haut niveau, très contemporaine et sophistiquée…
En 2013, Jones a été intronisé au Rock & Roll Hall of Fame en tant que lauréat, aux côtés de Lou Adler, du prix Ahmet Ertegun et a été nommé l’un des musiciens de jazz les plus influents du 20ème siècle par Time.
On peut écouter et acheter cet album digital sur le site de Moochin’ About – moochinabout.com – So long Quincy