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« MUSÉE COGNACQ-JAY » : OH CALCUTTA !

L’Empire Des Sens de Boucher à Greuse

Musée Cognacq-Jay

8 rue Ezevir

75003 Paris

jusqu’au 18 juillet 2021

Oh! Calcutta! était une revue théâtrale d’avant-garde dans les années 70, écrite par le Britannique Kenneth Tyran, elle était le symbole de la contre-culture en présentant pour la première fois des performances totalement nues. Le titre de la revue provenait d’une homophonie avec le titre d’un tableau de Clovis Trouille, O quel cul t’as. En visitant la magnifique, originale, coquine, exposition, à contre-courant de la bien pensance actuelle dans cet écrin qu’est le Musée Cognacq-Jay on pourrait reprendre le titre de ce spectacle car du cul il y en a !

On a préféré L’Empire des Sens. On pense automatiquement au film sulfureux de Nagisa Oshima ! Est-ce une volonté pour choquer ? Alors bravo à Annick Lemoine la directrice du musée Cognacq-Jay quelles que soient ses intentions. Son exposition replace l’Amour physique au centre des préoccupations humaines et le succès qu’elle a, sous couvert artistique, montre combien nous sommes attachés, préoccupés, passionnément par cette manifestation de nos corps!

Sous le prétexte du 250éme anniversaire de la mort de François Boucher (1703 – 1770), Annick Lemoine explore le thème de l’Amour dans sa forme la plus licencieuse, au prisme des créations de Boucher et de ses contemporains tels que Watteau, Greuze et Fragonard.

Ce dialogue révèle comment le peintre de Louis XV, s’impose comme une figure centrale du développement de l’art érotique au XVIIIème siècle. Une centaine de peintures, dessins et estampes, qui traitent du désir autant qu’ils le suscitent, sont exceptionnellement réunis. Le XVIIIème siècle signe l’avènement du plaisir des sens. Plus qu’à toute autre époque, philosophes, hommes de théâtre, romanciers et artistes, tous investissent le thème des passions amoureuses et des désirs charnels. Les œuvres de Boucher célèbrent le corps nu de la femme qui s’abandonne, hypnotise les regards et éveille les sens.

Au travers de trois grandes sections, l’exposition décline les temps du plaisir et les gestes amoureux, depuis la naissance du désir jusqu’à l’assouvissement des passions.

Á voir le cabinet des désirs où c’est l’amusante pornographie qui prend le pas sur l’érotisme…

Resserrée sur les œuvres les plus audacieuses, l’exposition s’achève sur de rares chefs-d’œuvres qui invitent à réfléchir sur la violence des pulsions charnelles et sur leurs conséquences parfois tragiques. Encore faut-il comprendre les symboles qui sont peints dans les tableaux (œuf, cruche, cassés = perte de virginité, viol ?  mèche folle, chat qui mange un poulet = violence sexuelle )

Ouf #ballancetonporc n’aura rien à redire face à toutes ces fesses… Une des plus belles expositions actuellement à Paris

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