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« MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE » : ANIMAL KINGDOM – SEAN LANDERS

          62 Rue des Archives, 75003 Paris

jusqu’au 10 mars 2024

Le Musée de la Chasse et de la Nature ouvre ses portes à Sean Landers (né en 1962), grand représentant de l’art contemporain américain et de la peinture figurative.

Dans un parcours se déployant dans tout le musée, autour de ses portraits animaliers de Chardin (1699-1779), Oudry (1720-1178), Desportes (1661-1741) ou des animaux naturalisés,  on peut découvrir l’œuvre de cet artiste majeur. La fausse naïveté et la fantaisie trompeuse de cette peinture figurative inspirée de la peinture européenne — celle de l’art du portrait de la Renaissance, celle du paysage romantique du XIXème siècle ou celle des Surréalistes — met en lumière une affirmation tant politique qu’esthétique des choix de l’artiste.

Formé à Yale University School of Art dans les années 1980, il explique l’adoption de la figuration comme une prise de position alternative, un chemin dangereux, mais dès lors fatalement irrésistible : « Faire de la peinture figurative quand j’étais en école d’art, c’était le mauvais choix à faire à l’époque, quand on nous enseignait l’art minimal et conceptuel. On pensait que c’était absurde, risible, et donc évidemment, comment pouvais-je bien y résister». Depuis plus de dix ans, Sean Landers développe sa série d’animaux à la fourrure écossaise.

Cette utilisation incongrue du tartan, en trompe-l’œil, se pose en double référence à Magritte : à sa période dite vache de 1948 où dans un style volontairement grossier, il sape la notion de bonne peinture ; et aux pantoufles écossaises que le surréaliste belge portait pour peindre.

Artiste conceptuel, Sean Landers utilise son expérience personnelle comme sujet. Entre biographie et fiction, il met en scène sa vie d’artiste dans un mode d’exposition de soi.

Avec humour et peut-être ironie, il met ainsi à mal l’ego de l’artiste où un jaguar au pelage tartan rose et vert devenu Narcisse, s’abreuve littéralement de son reflet dans une mare.

Pour arrière-plan, une forêt de troncs d’arbres se développe en écho narcissique, gravés du prénom de l’artiste répété à l’infini : Sean, Sean, Sean…le visiteur part à la rencontre d’une parade d’animaux tout autant merveilleux que mystérieux : lion et singe au pelage faux bois, lapin ou coq nous fixant avec intensité pour interroger peut-être notre propre humanité.

Il reste encore quelques jours pour profiter de cette exposition et surtout se promener dans cet exceptionnel musée.

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