158 Bd Haussmann, 75008 Paris
jusqu’au 17 juillet 2023
À travers une cinquantaine d’œuvres dont certaines présentées pour la première fois, cette exposition met en lumière l’art de Giovanni Bellini ( v. 1435-1516) et les influences artistiques qui imprègneront son langage pictural.
Par une mise en regard de ses œuvres et celles de ses maîtres à penser, cette exposition – la première jamais consacrée en Europe à cette thématique – montre comment son langage artistique n’a eu de cesse de se renouveler tout en développant une part indéniable d’originalité.
Réparties selon un ordre chrono-thématique, les tableaux de Bellini constituent le fil rouge de l’exposition et sont accompagnés des modèles qui les ont inspirés. Issu d’une famille d’artistes, Giovanni Bellini fréquente avec son frère Gentile l’atelier de leur père, Jacopo Bellini, peintre de formation gothique bientôt rompu aux nouveautés renaissantes venues de Florence.
Le jeune artiste s’imprègne à la fois de l’art de son père, de son frère, mais aussi de son beau-frère Andrea Mantegna, que sa sœur Nicolosia épouse en 1453. Le classicisme, les formes sculpturales et la maîtrise de la perspective de Mantegna exercent une profonde influence sur l’artiste. Sa peinture devient plus monumentale, notamment grâce à l’étude des œuvres du sculpteur florentin Donatello, visibles tyle de Bellini change de cap avec l’arrivée à Venise en 1475 d’Antonello de Messine qui unit le goût flamand du détail avec les constructions spatiales des artistes d’Italie centrale. Giovanni emprunte à l’art flamand la technique de la peinture à l’huile apportant une nouvelle inflexion esthétique à son œuvre.
Autre source d’inspiration, l’art byzantin, et plus particulièrement les Madones byzantines, marque ses représentations de Vierges à l’Enfant. Il développe également des thématiques représentées par des peintres plus jeunes, comme celle des paysages topographiques inspirés de Cima da Conegliano. Son ultime période est caractérisée par une touche plus vibrante d’une grande modernité. Ce seront les innovations de ses meilleurs élèves – et notamment Giorgione et Titien – qui pousseront le vieux Bellini à réinventer son style.
Il reste encore une semaine pour découvrir ce peintre injustement méconnu, mais ce qui peut être le plus intéressant, car regarder des tableaux de la Madone à profusion peut être lassant, ce sont les toiles de ceux qui ont eu une influence sur son art. Des tableaux de Mantegna (l’un fait partie de la collection du Musée) superbes et
surtout la présence exceptionnelle de toiles d’Antonello de Messine, magnifique (allez au Louvre il y en a deux dont il Condottieri hallucinant de beauté et de prestance).
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de la Gemäldegalerie de Berlin, du Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, de la Galleria Borghese de Rome, du Museo Correr, des Gallerie dell’Accademia et de la Scuola Grande di San Rocco de Venise, du Musé e Bagatti Valsecchi de Milan, du Petit Palais de Paris, et du musée du Louvre. À découvrir…