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« PALAIS DE TOKYO » : L’ART CONTRE TOUT !

13, avenue du Président Wilson 75116 Paris

Après avoir voté ce 30 juin 2024, dans le bon sens, pour que la culture puisse encore exister sous toutes ses formes, allez visiter le Palais de Tokyo pour ce dernier jour d’expositions passionnantes et significatives sur la liberté d’expression et sur les modes de résistances sur toutes les formes de répressions politiques, culturelles. L’actualité brûlante et l’intensité du présent ne doivent pas nous tétaniser mais au contraire nous renforcer dans les missions que se donne le Palais de Tokyo : donner à entendre des voix alternatives à travers le chaos. Nous devons rester amoureux (euses) de l’art avec ses contradictions fondamentales. En ce lieu il est question de fonction sociale et politique de la création, de guerre et d’exil, de santé mentale, d’empathie et de solidarité !

Au niveau bas, un parcours : Passé Inquiet, Musées, Exil et Solidarité, une exposition documentaire qui retrace des histoires d’engagement d’artistes ainsi que quatre cas de musées solidaires au mouvement international anti-impérialistes des années 1960-1980, l’exposition de 1978 à Beyrouth sur l’exposition Internationale d’art pour la Palestine. Passé inquiet offre un témoignage de l’engagement de ces artistes pour une cause politique aussi bien que du caractère subversif de leurs pratiques artistiques.

Au même niveau une exposition Toucher l’Insensé. La Psychothérapie institutionnelle, est une pratique de la psychiatrie dont le fondement est que pour soigner les malades, il faut soigner d’abord l’hôpital. Autrement dit ne jamais isoler le trouble mental de son contexte social et institutionnel. Cette exposition étend notre compréhension des raisons et des manières de faire de l’art en partageant les désirs d’expression de personnes pour qui les évidences de la quotidienneté ne vont pas de soi et que le collectif peut animer.

Toujours au niveau bas Dislocations, une exposition portes ouvertes sur l’art. Quinze artistes de génération et d’origines différentes (Afghanistan, France, Irak, Iran, Liban, Libye, Palestine, Syrie, Ukraine…) dont le travail est marqué ou informé par l’expérience de l’exil, du déchirement entre ici et ailleurs. Il s’agit de rendre hommage à la nécessité vitale et à l’intensité de la création artistique à travers des récits fragmentés croisant déplacement, emprisonnement, guerre, mais aussi résilience et réparation.

Toujours au même niveau, Chloé Bensahel artiste franco-américaine mêle performance, tissage et multimédia pour mettre en lumière la relation entre langage et identité.

Au niveau Hall, c’est une exposition intitulé Signal de Mohamed Bourouissa, artiste né à Blida (Algérie) et qui vit à Gennevilliers. Enfermement des corps et des pensées, représentation des identités, détermination et contrôle des langages, soin par les plantes, la musique et la couleur, économies parallèles, aliénation et résistance…À partir d’expériences intimes,

l’œuvre de Mohamed Bouroussia dresse des récits collectifs puisés aux racines de l’amertume (seum en arabe). L’exposition est pensée comme une partition de sons, dessins, photographies et d’énergies collectives. Du cri au silence en passant par le murmure des fantômes du colonialisme, elle nous confronte à une certaine fréquence atmosphérique du sensible, comme une tentative d’échapper à ce qui nous intoxique.

C’est tout cela le Palais de Tokyo ! Puisse malgré les troubles qui nous menacent de toute part, être encore et toujours ce révélateur artistique de la marche chaotique du monde.

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