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« PALAIS DE TOKYO » : RÉCLAMER LA TERRE – À QUI ?

 

13, avenue du Président Wilson, 75116 Paris

jusqu’au 4 septembre 2022

commissaire : Daria de Beauvais

conseillers es scientifiques : Léuli Eshaghi, Ariel Salleh

artistes : Abbas Akhavan, Amakaba x Olanivi Studio, asinnajag,Huma Bhabha, Sebastian Calfuqueo, Magan Cope, D.Harding, Karrabing Film Collective, Kate Newby, Daniela Ortiz, Solange Pessoa, Yhonnie Scarce, Thu-Van Tran, Judy Watson

«Tant de forêts arrachées à le terre / et massacrées / achevées/ rotativées/ Tant de forêts sacrifiées/ pour la pâte à papier/ des milliards de journaux/ attirant annuelement/ l’attention des lecteurs/ sur les dangers du déboisement/ des bois et des forêts» Jacques Prévert

Réclamer la Terre est une exposition collective qui s’appuie sur un constat de sa conseillère scientifique, Ariel Salleh : «Rassembler écologie, féminisme, socialisme et politiques autochtones signifie renoncer à la vision eurocentrique pour adopter un regard véritablement global». Désirant penser le monde au-delà de la division entre nature et culture, l’exposition suit la trace d’artistes qui travaillent autrement les éléments (terre, eau, feu, air, végétaux, minéraux…), irréductibles à leur simple matérialité. Ils sont à la fois médium et outil, des vecteurs culturels, historiques et politiques revitalisés dans un contexte d’urgence écologique. Quatorze artistes, de différentes générations et d’origines culturelles, examinent ainsi les liens entre le corps et la terre, notre relation primordiale au sol et à tout ce qu’il nourrit, la disparition de certaines espèces, la transmission de récits et savoirs autochtone, le glanage et la collecte, ou encore la justice sociale et la guérison collective. Ces artistes nous montrent que nous faisons corps avec elle, créant cette communauté du sol dont parlait Rachel Carson (1907- 1964), à l’origine du mouvement écologiste.

« La Terre n’est ni une réserve naturelle, ni une ressource agricole, c’est un écheveau de relations entre les minéraux, les plantes, les animaux et les humains ». Il est temps d’abandonner le modèle obsolète d’une société extractivisme et de remettre les humains à leur place ; non plus des individus séparés de leur environnement mais des entités relationnelles. Les artistes de Réclamer la Terre aident à penser et à ressentir une nature chargée, intensifiée et active.

Ils fouillent la terre au sens propre comme figuré, transformant des racines souterraines en racines aériennes, (re)mettant en avant des récits oubliés, réduits au silence, ou même à inventer. Les artistes développent de nouvelles connexions avec l’environnement. Leurs actions forment un assemblage de pratiques et d’échelles de relations : à la terre, aux ancêtres, à la vie humaine et non humaine, ainsi qu’à la culture visuelle.

Il s’agit d’évoquer notamment les rapports autochtones au territoire, des cultures engagées, mais aussi des recherches sociales, culturelles ou spirituelles, témoignant de la résurgence décoloniale de savoirs : savoir-penser, savoir-faire mais surtout, savoir être au monde.

Bon…Que voilà un texte de présentation fort bien écrit.  Quelle belle idée de faire une réclamation (au fait à qui ?), ahahah,  mais hélas ce qui est proposé à voir est bien pauvre et sent le déjà vu. En ce promenant dans cet espace superbe du Palais de Tokyo, on pense au mouvement artistique Arte Povera des années soixante. Quelque part cette exposition le rejoint. On fait donc vite le tour, on met plus de temps à lire le concept que de regarder ce qui est proposé.

Alors si vous voulez visiter le non plein, apprécier les discours artistiques redondants, les performances éculées, voir une exposition qui a plus de 20 ans de retard, libre à vous de perdre votre temps, sinon allez en face dans le très joli jardin du Palais Galliera où la nature est en fleur, où les enfants s’amusent sous le regard des personnes âgées et où quelques amoureux sur les bancs publics oublient pour un moment (la vie est si courte), la Terre et ses problèmes et puis c’est gratuit.

Au niveau bas on peut quand même apprécier l’expérimentation joyeuse de Hélène Bertin et César Chevalier Couper le vent en trois, une relation entre l’art et l’agriculture, une serre du papier mâché, des fruits en céramique, cela donne soif !

Alors allez voir ce que propose Aïcha Snoussi Nous étions mille sous la table, un bar branché une sorte de grotte humide et mouvante, un club alternatif tunisien, une installation ludique. On retrouve en fin de parcours, cette nécessité du vide avec A Roof For Silence d’Hala Wardé avec le concours d’Alain Fleischer-Le Fresnoy, une observation de seize oliviers millénaires du Liban…tout cela est bien huilé…

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