ARETHA FRANKLIN – TAKE A LOOK
La musique d’Aretha Franklin, c’est le son de la conquête des droits civiques, du Black Power, un mélange de joie, un sens de la fierté d’être Afro-Américaine. Son père, C.L. Franklin, était le pasteur très célèbre à Detroit et son église, la New Bethel Baptist Church, un haut lieu du combat pour les droits civiques. Il galvanisait un public noir à travers ses sermons diffusés à la radio pendant les années 50 puis commercialisés sur disque. Il accueillait Martin Luther King lors de ses séjours à Detroit. Aretha Franklin a d’ailleurs accompagné ce dernier à plusieurs manifestations et chanté lors de ses funérailles. Il y a, bien sûr au départ le gospel.
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Aretha Louise Franklin, est née le 25 mars 1942 à Memphis Tennessee et décédée le 16 août 2018 à Détroit Michigan. Chanteuse, pianiste, auteure-compositrice de soul, jazz, gospel, Rythm and Blues. Elle est surnommée the Queen of Soul ! Elle classe 112 titres dans les charts américains, dont 20 numéros 1 aux charts R&B, faisant d’elle la chanteuse la plus classée dans l’histoire de l’industrie discographique américaine. Avec plus de 75 millions de disques vinyles, elle reste aujourd’hui celle qui a vendu le plus de disques et, plus généralement, une des artistes ayant vendus le plus de disques. Aretha Franklin est une des artistes les plus récompensées aux USA. On lui remet la Médaille Nationale des Arts sous la présidence de Bill Clinton, la Médaille Présidentielle de la Liberté sous la présidence de Georges W.Bush la plus haute distinction pour un citoyen américain. En 2019, le jury du prix Pulitzer lui décerne à titre posthume la récompense pour sa contribution indélébile sur la musique et la culture américaine pendant plus de cinq décennies !
En 1964, c’est le fameux Freedom Summer, un été où des centaines d’étudiants ont risqué leur vie pour inscrire des Noirs sur les listes électorales du Mississippi. Elle enregistre Take a Look, dont les paroles ont fortement résonné à cette époque de lutte pour l’émancipation des Noirs.
Les Paroles :
Take a look in the mirror/Look at yourself/But don’t you look too close/Cause you just might see/The person that you hate the most/Lord, what’s happening/To this human race/I can’t even see/One friendly face/Brothers fight brothers/And sisters wink their eyes/While silver tongues/Bear fruits of poison lies/Just take a look at your/Children, born innocent/Every boy and every girl/Denying themselves a real/to build a better world/Dear Lord, dear Lord/What’s happening to/Your precious dream/It’s washing away on a/Bloody, bloody stream/Take a look at your children/Before it’s too late/And tell them nobody wins/When the prize is hate
Puis il y a eu Respect, la chanson écrite par Otis Redding mais réinterprétée par Aretha Franklin en 1967, une année pivot, l’année du Long, Hot Summer, avec une série d’émeutes raciales. Respect est devenue instantanément un hymne des droits civiques, du Black Power et du mouvement féministe. Aretha a chanté aussi son époque, avec des chansons comme Natural Woman où elle s’est donnée le droit de chanter les tourments émotionnels des Afro-Américaines, c’était son appel à l’action, à l’émancipation des Noires aux Etats-Unis, ces choses si longtemps refusées. Elle a vraiment été dans la droite ligne du Black Power : Exister !