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samedi 30 avril 2022
SYLVAIN RIFFLET : Troubadours
Sylvain Rifflet, saxophones, clarinette
Veneri Pohjola, trompette
Sandrine Marchetti, harmonium
Benjamin Flament, percussion
MATHIAS LEVY : Les Démons Familiers
Thomas Enhco, piano
Jérémy Bruyère contrebasse
Mathieu Chazarenc, batterie
Athias Levy, violon, compositions
Maêlle Desbrosse, alto
Bruno Ducret, violoncelle
Jean-Philippe Viret, contrebasse
Laurent Derache, accordéon
Hugues Mayot, clarinette
La grande mode aujourd’hui, dans la musique improvisée, c’est le cross over. Un rythme aux consonancex jazzy mélangé avec de la musique populaire, folklorique, ou même classique. C’est le cas d’Olivier Calmel avec son Double Celli et son album Métamorphoses.
C’est aussi celui de Sylvain Rifflet et ses nombreuses expériences avec des cordes. On se souvient de son hommage à Stan Getz et l’album Focus (écoutez ce qu’a fait Rifflet avec le quatuor Appasionato en 2018). On retrouve, cette pâte, ce son, et ses teintes lyriques et chaudes avec son programme Troubadours au cours de ce concert au Studio 104. Ce programme est une sorte d’ode imaginaire de musique médiévale profane et de musique répétitive. Accompagné par le trompettiste excellent Veneri Pohjola, aux accents souvent free par des nappes étranges dues à l’harmonium de Sandrine Marchetti, et par les tambours de Benjamin Flament, Rifflet nous a entraîné dans une aventure musicale très agréable avec de beaux moments d’improvisation.
Le disque Troubadours est sorti en 2020 et a été encensé par la critique.
La deuxième partie du sympathique Mathias Lévy était plus inégale. Thomas Enhco nous a étonné par ses quelques interventions pianistiques, en franc-tireur, il était plus imaginatif qu’à son habitude, le contrebassiste Jérémy Bruyère a soutenu avec brio l’orchestre et a fait des impros remarquables, Bruno Ducret s’est servi de son violoncelle comme d’une basse et a fait un solo impressionnant d’inventivité, Mathias Lévy a offert quelques moments d’improvisation sympathique mais mais mais tout cela nous a laissé sur notre faim ! Ce mariage du quatuor à cordes avec le trio piano basse batterie ne fonctionnait pas vraiment. Et la présence discrète de Hugues Mayot à la clarinette basse et de l’accordéon de Laurent Derache n’arrangeaient pas les choses. Peut-être aurait-il fallu un arrangeur plus inventif que Grégoire Letouvet pour dynamiter cet ensemble et que les démons ne restent pas que simplement familiers. Tout cela était bien propre pour le public bien élevé du 104 ! Ah ces conservatoires français et leurs modes de fonctionnements qui souvent écrêtent la créativité des élèves. J’avoue qu’en rentrant chez moi pour écrire ce texte j’ai écouté Jean-Luc Ponty….KING KONG bien sûr !