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« TEATRO COMUNALE DI BOLOGNA » : ANDREA CHÉNIER

Piazza Verdi 40126 Bologna, Italia

samedi 22 octobre 18h

Régie : Pier Francesco Maestrini

Chorégraphie : Silvia Giordano

Costume : Stefania Scaraggi

Lumière : Daniele Naldi

Vidéo : Nicola Boni

Maître des chœurs : Gea Garrati Ansini

Orchestre et chœurs du Teatro Comunale di Bologna

Direction : Oksana Lyniv

Andrea Chénier : Luciano Ganci

Carlo Gérard : Stefano Meo

Maddalena di Coigny : Mariapia Piscitelli

La Contessa di Coigny : Federica Giansanti

Roucher : Vittorio Vitelli

Bersi : Christina Melis

Bon..Á Paris on avait eu cet opéra en 2009 dans une mise en scène catastrophique, lourdingue, de Giancarlo del Monaco. Il fallait fermer les yeux pour écouter les belles voix et les airs qui ont fait le succès de cet opéra, au livret bien ficelé sur la vision de la révolution français et l’histoire de ce poète André Chénier mort guillotiné à 31 ans en 1794, devenu par la suite un des héros du romantisme. Cet opéra a des airs magnifiques et des scènes très émouvantes. Il faut aussi savoir diriger ces morceaux de bravoure orchestraux, les coups de théâtre dans la partition et ne pas couvrir les voix dans les arias.  C’est à Bologne qu’on a eu une bonne surprise et dans la mise en scène, dans la distribution totalement italienne et grâce à une direction efficace de la jeune cheffe d’orchestre, actuellement directrice artistique du Teatro Comunale di Bologna, première femme cheffe d’opéra en Italie, Oksana Lyniv. C’est avec souplesse, efficacité, précision, qu’elle a dirigé cet opéra. Il faut dire qu’elle avait des voix de rêve. Luciano Ganci, ténor lyrique a le timbre, le souffle, la flexibilité pour chanter les quelques airs qui ont fait le succès de cet opéra. Il était accompagné par un plateau totalement italien et cela est un vrai plaisir d’entendre les chanteurs dans leur propre langue. Mariapia Piscitelli a déjà une belle carrière derrière elle et avec Ganci elle formait le couple idéal. Pour parfaire la distribution Gérard interprété par Stefano Meo était lui aussi parfait. Le public leur a fait un triomphe. La mise en scène de Pier Francesco Maestrini est de toute beauté. Très classique avec des idées de vidéo – Nicola Boni  – superbes et des tableaux au sens premier du terme à la David.

Le premier acte ressemblait à un Fragonard avec un vrai cadre bien sûr totalement décadré, annonçant la fin d’un monde poudré à la Marie-Antoinette, puis la vidéo qui représentait un paysage prenait feu avec l’arrivé du peuple dans le palais de la comtesse de Coigny.

Un deuxième acte une tête de Marat devant un palais en flamme et la populace qui prend les meubles d’un palais, le troisième c’était une réplique exacte de l’assemblée où Girondin, Fouquier-Tinville, Robespierre faisaient leurs joutes oratoires et à chaque fin d’actes la figuration prenait des poses dignes des tableaux de David !

Ce n’est qu’à la fin du dernier acte qu’on devina la présence de la guillotine grâce à des lumières astucieusement placées. Le travail sur la vidéo était intelligent. Non on ne chercha pas à faire moderne moderne à tout prix, mais on y était et on suivait avec bonheur et intelligence une histoire que sûrement beaucoup de spectateurs présents ne connaissaient forcément pas. Enfin du bel ouvrage à tout point de vue qui faisait sens. Et oui il faut venir à Bologne pour suivre un pan de la révolution française mis en musique…ça nous change du Faust de Gounod qui se passe dans le 9-3 dans un HLM…à l’opéra de Paris…euh  gloire immortelle de nos aieux c’est une histoire de décolonisation…

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