Greg Sestero, 19 ans, dans les années 2000, fait la connaissance d’un homme étrange Tommy Wiseau dans une école d’acteur de San Francisco. Les improvisations de ce personnage sont totalement nulles et son comportement pour le moins étrange. Tommy lui propose de partir conquérir Hollywood, de faire un film, que ses rêves deviennent réalité ! Une aventure insolite, mélodramatique va commencer pour Greg et Tommy.Qui est Tommy Wiseau ? Que fait-il vraiment dans la vie ? D’où lui vient l’argent pour réaliser « The Room » ? (six millions de dollars !). Le scénario ne ressemble à rien. Tommy pense avoir écrit du Tennessee Williams, alors que le résultat est du niveau d’un mauvais soap opera de télé. Tommy est sérieux, très sérieux, il se prenait pour un génie raconte dans son livre Greg. « The Disaster Artist » est la véritable histoire, chaotique, imprévisible, dramatique d’un film réalisé par « Le Citizen Kane des mauvais films ». C’est pratiquement le journal de bord de la naissance de « The Room». Le film a été un échec commercial !Aujourd’hui le film est devenu culte, il fait salle comble auprès des fanas de cinéma bis. C’est le délire dans les salles ! Les spectateurs l’ont vu des dizaines de fois, connaissent les dialogues par cœur. Lorsqu’apparaît une vue de San Francisco, ils l’accueillent au cri de San Francisco ! Les personnages passent leur temps à se dire bonjour et au revoir, le public fait de même « Oh Hi Mark, Bye Denny », lorsque l’un d’eux laisse la porte ouverte c’est « La porte !» que gueulent les spectateurs ! Il y a de nombreuses scènes au lit et la salle participe aux ébats de Mark (alias Greg Sestero) aux cris de « Sestosterone, ou le nombril ! », et même certaines jeunes femmes lui conseillent le clito !! Dans le décor à cause d’un tableau avec une cuillère, à l’apparition de cette image, c’est un jet de petites cuillères, offertes à l’entrée de la salle, qui est organisé par les fans en liesse au cri de « spoon ! »

Greg Sestero raconte à la fin de cette histoire :« L’avant première de « The Room» était une preuve de l’ambition et la détermination sans faille de Tommy. Il avait imposé sa vision du monde, sans lui demander son avis. Il était devenu une star de cinéma, que le monde l’accepte ou non. Pour en arriver là, il s’était parfois montré tyrannique et cruel. Mais comment ne pas être ému par Tommy ? Lui qui avait dû tant se battre contre le destin pour réussir. Je savais bien que « The Room» était une multitude de choses. C’était un mauvais film, un film drôle, un film bizarre, un film magnifique, un film prétentieux, un film absurde, un film maladroit, un film puissant, un film fascinant, un film désastreux, un film indépendant, un film inexplicable, et au final, un film courageux… Au final, Tommy m’a fait réaliser que tout le monde peut provoquer sa chance et devenir qui il veut, même si ça n’est pas toujours facile. »

Le film a pris une autre dimension, Tommy Wiseau s’est fait une raison, il est devenu la star du plus célèbre nanar du cinéma ! Il joue le jeu, participe aux présentations sur scène, répond aux questions sérieuses des spectateurs fascinés, ce sont des standing ovations de plusieurs minutes qui lui sont faites à ses entrées dans les salles. Pendant deux jours ce mois-ci, c’était sold out au Rex (2700 places) ! Ed Wood n’avait pas connu ce succès de son vivant.

James Franco un autre fan vient de réaliser un film sur Tommy Wiseau et la fabrication de « The Room». Le film sort début mars et s’appelle comme le livre « The Disaster Artist ». Il a été nommé aux Golden Globes ! Franco a repris plans par plans des scènes du film ! « Ca été un honneur de jouer Tommy et de prendre part à cette histoire unique. Tommy, c’est moi » raconte dans la préface du livre James Franco !

Grâce à ce film, on suit les aventures de la naissance de «The Room» avec un grand intérêt. Il raconte ce qui est peut-être le plus improbable des success stories d’Hollywood ! Un livre attachant, bizarre, que tout fana de cinéma devra lire !
Il y a quelque chose en nous de Tommy !