Un film Joanna Hogg avec Tilda Swinton, Joseph Mydell.
L’HISTOIRE
Julie, accompagnée de sa mère âgée, vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse. Très vite, Julie est saisie par l’étrange atmosphère des lieux : les couloirs sont déserts, la standardiste a un comportement hostile, et son chien n’a de cesse de s’échapper. La nuit tombée, les circonstances poussent Julie à explorer le domaine. Elle est alors gagnée par l’impression tenace qu’un indicible secret hante ces murs.
L’AVIS
Mother, you had me / But I never had you / I, I wanted you / You didn’t want me / So, I I just got to tell you / Goodbye / Goodbye… Mama don’t go ! Bon cela vous rappelle quelque chose ? Le tube monstrueux des années 70 de John Lennon. On pourrait ainsi résumer ce film absolument fabuleux, mais pas que. Bon un hôtel, la brume, musique pour Cordes, Percussion et Célesta de Bartok, ici le début de l’œuvre du compositeur…Bon cela vous rappelle quelque chose…Lui il n’avait pas pris le début de cette sublime musique, lui qui ? Beinh voyons Kubrick, Shining… Jack Nicholson en double, Tilda Swinton en double, elle est la mère et la fille (incroyable de justesse, méconnaissable, hallucinante de vérité)…Ethernal Daughter est un cauchemar éveillé…Comme chez Kubrick, l’hôtel est lié à des supposés fantômes, mais ici on est dans un film qui se déroule dans un film. Ce procédé d’écriture de cette exceptionnelle réalisatrice, elle l’avait déjà utilisé dans son diptyque – du CINÉMA ! – précédent : The Souvenir. Tilda Swinton faisait déjà une mère, mais de sa vraie propre fille, Honor Swinton Byrne (voir sur le site le papier sur ces films). Avec cette histoire de mère, de fille, nous avons de quoi nous perdre, mais quelle délectassion masochiste ! ! Ethernal Daughter, ce sont les méandres brumeux de la mémoire qui sont mis en images. Pris par la musique de Bartok (dans son film précédent c’était l’opéra Barbe Bleu ), nous suivons excités, angoissés, daughter qui essaye tant bien que mal à faire plaisir à mother…Mother dont go !…N’est-ce-pas ce que tous, nous lui demandons toute notre vie …Hélas, avec le temps, il ne nous restera que quelques bribes d’elle…et on restera seul(e) à souffler les bougies de sa mémoire, lors de son, ses, anniversaires. Tilda Swinton et Joanna Hogg se sont mise à nu pour réaliser ce chef d’œuvre de cinéma !