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« THE SOUVENIR » : SILENCE ON TOURNE !

un film de Joanna Hogg avec Honor Swinton Byrne, Tom Burke, Tilda Swinton, Richard Ayoade, Jack McMullen

sortie le 2 février 2022

L’HISTOIRE

THE SOUVENIR PART I : Au début des années 80, Julie, une jeune étudiante en cinéma qui se cherche encore, rencontre Anthony, un dandy aussi charismatique que mystérieux. Prise sous le charme de cet homme plus âgé, elle se lance aveuglément dans ce qui s’avère être sa première véritable histoire d’amour. Malgré les mises en garde de son entourage, Julie s’enferme peu à peu dans une relation toxique, qui pourrait bien menacer son avenir.

THE SOUVENIR PART II : Sortant d’une relation éprouvante avec un homme séduisant et manipulateur, Julie tente de démêler l’écheveau de ses sentiments à travers son film de fin d’études, cherchant à faire la lumière sur l’existence fictive que cet homme s’était inventée. Chatoyante chronique d’un premier amour et récit d’apprentissage, THE SOUVENIR PART II dresse un portrait d’artiste qui sublime les fragments du quotidien, où réminiscence et fantasme se mêlent au point de fusionner.

L’AVIS

Dès les premières notes de l’unique opéra de Béla Bartók, Le Château de Barbe Bleue, qui accompagnent les premières images du film, on comprend que l’on va vivre une relation toxique d’un couple, avec Lui qui a de terribles secrets.  Ce Barbe Bleue n’est plus l’époux terrorisant et sanguinaire mais au contraire un être attentionné, porteur d’une souffrance cachée – le lac de larmes – qui l’humanise et ne le rend jamais monstrueux (Tom Burke, Lui, est incroyable d’émotion toute en retenue). On vit un processus morbide que, Elle, la future cinéaste (formidable Honor Swinton Byrne pour la première fois à l’écran), tentera de résoudre dans la deuxième partie du film. THE SOUVENIR est un film dans le film et une expérience de cinéaste (et donc de Joanna Hogg) qui, dans Part II, nous parle de cinéma, met en abime cette histoire d’amour trouble. Comme tout souvenir nous vivrons à l’écran des moments fantasmés, réécrits, recomposés. Les plus belles histoires sont toujours des histoires d’amour et comme le chantait Rita Mitsouko elles finissent toujours mal. On suit avec beaucoup d’intérêt et de tendresse cette jeune femme qui cherche à s’affirmer artistiquement, tout en vivant une histoire d’amour ravageuse qui la transporte et la réduit au désespoir. La construction de cette banale histoire d’amour sera déconstruite et reconstruite dans la deuxième partie du film jusqu’au magnifique traveling qui nous fait croire à une nouvelle vie de l’héroïne qu’elle fête dans son appartement avec des amis. Mais en fait ce n’est qu’un plan de plus sur un plateau de studio cinéma. La boucle est bouclée, tout cela n’est que du cinéma (le cinéma c’est la vie disait portant Truffaut !). Et à la manière d’Amarcord de Fellini  (souvenir en italien) l’actrice / réalisatrice, comme Joanna Hogg dit pendant le tournage : Cut ! On Coupe ! Puis c’est le noir, The End ! David Raedeker à la lumière et surtout Stéphane Collonge aux décors, ont participé de manière stupéfiante à la réalisation de ce film. Tilda Swinton joue la mère de l’héroïne (elle est à la ville la mère de Honor Swinton Byrne). Elle est stupéfiante de vérité, toujours là où il faut ! Tous les comédiens seraient à citer tant ils participent de brillante façon au film. Si la première partie de THE SOUVENIR s’adresse au cœur, la seconde au cerveau. Enfin voilà du cinéma comme on aime et qu’importe sa longueur : Silence ! Moteur ! Action ! Ça tourne….

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