un film de Rolf de Heer avec Mwajemi Hussein, Deepthi Shama, Darsan Sharma
sortie le 13 décembre 2023
L’HISTOIRE
Au milieu d’un désert aride, sous un soleil de plomb, une femme est abandonnée dans une cage de fer. Déterminée à vivre, elle parvient à s’en échapper. Elle marche à travers les dunes, les ruines d’un monde en désolation, gravit la montagne et arrive en ville. Une odyssée qui la mène jusqu’aux frontières de l’humanité…
L’AVIS
The Survival of Kindness – Nous en avions parlé pendant L’Étrange Festival – il a été tourné avec une mini-équipe, en décors naturels, et avec une femme d’origine de la RDC. Elle n’a aucune relation avec le monde du cinéma et c’est peut-être sa force. Elle traverse le film sans jouer, elle est, tout simplement. Son problème, trouver une bonne paire de souliers pour marcher! Pour aller où ? Nul ne le sait ? Le sait-elle, elle-même ? Qui sont ces blancs qu’elle évite, porteur de masques, qui dès qu’ils rencontrent des noirs, les tuent, comme s’ils étaient porteurs d’un virus ! Malgré le titre qui suggère la survie d’une forme de bonté, il est question ici d’une histoire de violence. Les premiers plans sont esthétiquement beaux même si ce sont ceux d’une cage avec une femme abandonnée par d’étranges bourreaux, en plein désert. La vision de l’immensité australienne est hallucinante (le film est tourné au sud de la partie continentale de l’Australie et en Tasmanie). On passe de l’infiniment grand à l’infiniment petit sur des insectes avec une grande élégance, simplicité. Est-on dans un film de SF postapocalyptique ? Ou peut-être pas ? On n’a aucune explication rationnelle, on suit cette inconnue (quel charisme) qui nous entraîne dans son voyage aux allures de paraboles, d’allégories, un périple de survie ? Ces mystères sont très excitants et nous plongeons dans cette histoire en laissant derrière nous toute logique. The Survival of Kindness est impressionnant, et le dénouement final est incroyable, au sens littéral du terme. Pourra-t-on un jour guérir de ce virus qu’on nomme racisme ? La musique de Anna Liebzeit et la phographie de Maxx Corkindalede concourent à ce que cet ovni de ce grand réalisateur Rolf de Heer soit un beau et terrifiant film! Non c’est bien plus que cela !