10 Boulevard Montmartre 75009 Paris
lundi 27 mai 2024, 20h30
C’est toujours un enchantement d’entendre la voix de Barbara Kusa interpréter ses musiques d’Amérique latine. Ce soir c’étaient celles du Pérou ; des anonymes, du XVIIème au XVIIIème siècle – Codex Zuola, Codex Martinez Compañon, Pereyra y Ruiz – qu’elles soient tristes, gaies, ces mélodies nous ont fait voyager et le temps passa très vite en leurs compagnies ! Barbara était bien sur accompagnées par Eduardo Egüez et quelques-uns de ses musiciens de La Chimera – Luis Rigou, flûtes andines, Margherita Pupulin-Egüez, violon, Carolina Egüez, viole de gambe -. Toujours discret derrière sa guitare, son théorbe, cet Argentin de Buenos Aires, énormément reconnu dans le monde de la musique baroque, ne perd jamais de vue ses racines musicales.
Nous avions eu le plaisir de l’entendre salle Gaveau, jeudi 17 mars 2022, pour les 20 ans de La Chimera, (article sur site le 18 mars 2022). Ce quatuor d’artistes a aussi interprété une sonate d’Arcangelo Corelli. Bien qu’italien ce compositeur était une star dans le monde musical dans toute l’Europe du XVIIème siècle et donc ce fameux style italien avait traversé les océans. Le public enthousiaste de Grévin, c’est le moins qu’on puisse dire, ne voulant pas les lâcher, Egüez et ses musiciens ont terminé le concert avec un bis, le fameux air argentin Solo le Pido a Dios. Ce morceau a été écrit par Leon Gieco, un rockeur argentin pendant la dictature militaire en 1978. Il est devenu un véritable hymne contre la guerre, la torture…Le dernier couplet : « Je demande seulement à Dieu / Que le futur ne me soit pas indifférent,/ Il est perdu celui qui doit partir ailleurs / Pour vivre une culture différente./ Je demande seulement à Dieu/ Que la guerre ne me soit pas indifférente, / C’est un monstre énorme qui écrase lourdement / La pauvre innocence des gens. / C’est un monstre énorme qui écrase lourdement / La pauvre innocence des gens. » À l’époque Eduardo Egüez et La Chimera l’avaient entonné contre la guerre en Ukraine…deux ans déjà…est toujours d’actualité dans ce monde troublé!