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« SALEM » : BIENVENUE À BASSENS

Un film de Jean-Bernard Marlin avec Dalil Abdourahim, Maryssa Bakoum

sortie le 29 mai 2024

L’HISTOIRE

Djibril est un jeune comorien des Sauterelles, un quartier difficile de Marseille. Il est amoureux de Camilla, une gitane du quartier rival des Grillons. Lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte, Djibril lui demande d’avorter pour ne pas déclencher une guerre des clans. Mais l’assassinat d’un ami de Djibril, sous ses yeux, va embraser les deux cités. Traumatisé, Djibril sombre peu à peu dans la folie. Il est persuadé qu’une malédiction s’est abattue sur le quartier et décide de garder à tout prix son enfant : pour lui, seule sa fille pourra les sauver du chaos.

L’AVIS

Après son premier film le formidable Shéhérazade Césars, Prix Jean Vigo – Jean-Bernard Marlin  s’intéresse à nouveau aux destins croisés de personnages jeunes, et totalement décalés dans un environnement extrême. Il explique : « Djibril, le héros du film, tente d’amener les autres vers la paix, alors qu’ils sont en pleine guerre entre quartiers. J’ai aussi choisi ce titre parce qu’il veut également dire : bienvenue, ou : bonjour en arabe. À Marseille, où se déroule Salem, on a tous des origines différentes. C’est vraiment un territoire d’émigrations avec de multiples façons de vivre. Quand j’étais enfant, mes copains étaient tous comme moi, la plupart d’origines étrangères. Ma mère est d’origine arménienne. J’avais un oncle gitan. Mon père était français, mais il a vécu dans une caravane très longtemps, c’est pour cela d’ailleurs que le motif de la caravane revient souvent dans le film…Aujourd’hui, ce sont les deux communautés qui souffrent le plus dans les quartiers nord. Impossible de ne pas les représenter si on veut témoigner avec force de la réalité actuelle de la vie, dans cette partie-là de la ville ». Son film se déroule en trois chapitres qui permettent d’aborder les sujets sous différents angles et de manières autres pour raconter et mettre en scène. Il a choisi comme dans son précédent film des acteurs non professionnels et ils sont confondants de vérité. Il a tourné dans des lieux qu’il connait bien dont cité Bassens, un quartier où il a vécu son adolescence un des quartiers qui sont difficiles d’accès et où les règlements de compte sont quotidiens. Son histoire a un côté documentaire : « J’avais besoin de m’imprégner de ce monde afin de filmer de façon cohérente cette violence qui ne devait être ni abstraite, ni cinématographiquement idéalisée. » dit-il et puis il y a Djibril qui se vit comme un homme qui a reçu la révélation divine ! Il entend les esprits, les morts, il voit des signes partout. Cela donne au film une dimension fantastique, mystique, dans cet espace terriblement réel et complexe. Salem c’est un beau film, au combien dérangeant, d’un bon réalisateur. Bienvenue à Bassens vous ne serez pas déçu !

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