un film de Damien Odoul avec Théo Kermel,
sorti le 9 mars 2022
L’HISTOIRE
Théo, un jeune trisomique de 27 ans, vit avec son père dans une maison isolée au cœur d’une forêt. Ils cohabitent en harmonie avec la nature et les animaux, mais un jour le père s’absente laissant son fils seul avec ses visions… Théo commence alors son odyssée dans laquelle il va se réinventer, s’ouvrir au monde, expérimenter la liberté, et tenter d’y découvrir la nature des choses tout comme la nature des êtres.
L’AVIS
Damien Odoul s’exprime : « Théo et les Métamorphoses, c’est une utopie réaliste pleine d’hallucinations, de décalages, de résilience, dans laquelle l’inconscient joue un rôle primordial. L’utopie, ça résume tout. C’est tout ce qui convoque l’imaginaire. On a besoin de savoir qu’il y a encore des hommes, des femmes, des jeunes gens, et des personnes âgées, qui croient toujours en l’utopie, afin que la poésie, par exemple, ait à nouveau toute sa place dans notre société. »
Bon… avec Théo et Damien, nous sommes ici dans ce qui est l’essence même du cinéma, le cinéma comme fiction, comme langage poétique. Loin de tout film documentaire, ou cinéma aux accents néo réalisme (encore que Miracle à Milan…) avec l’image, une voix off et une musique originale, Théo ( Théo Kermel est un comédien exceptionnel), nous offre son voyage initiatique (passage à l’âge adulte ?) dans le temps et dans l’espace. Ce voyage se fait autour de chez lui (loin de la ville, en pleine nature) seul mais entouré de ses imaginaires. Il nous raconte (avec une voix intérieure, une voix hors cadre, celle du réalisateur) sa vision du monde, ses aspirations (être un Ninja). L’évolution du récit, est importante. Odoul a eu l’idée de scander son film avec l’aide du râga, musique liée au temps et aux émotions. Même si Théo, l’acteur, est trisomique, le film est une véritable fiction où se mêlent des éléments fantastiques (Théo vole, fait apparaître des animaux, des êtres, selon sa propre volonté). Il y a des moments de pure poésie, lorsque Théo est nu par exemple . Théo, le comédien, est d’un naturel confondant comme se retrouvant, le rôle, au début de l’humanité. Théo habite l’espace, la nature il l’est ! Telle est sa métamorphose. Ce film est joyeux, plein d’humour, empreint d’une grande poésie. On en sort métamorphosé! Que vive l’utopie.
Ps : ne pas oublier les autres rôles, tous excellents : Pierre Meunier qui campe le père photographe, plus vrai que nature, Ayumi Roux, en terrible Ninja, Louise Morin en impératrice et Elia Sulem, en étonnante moitié.
