L’art de la transcription a existé de tout temps. De nombreux compositeurs ont fait des réductions de leurs compositions symphoniques pour piano ou autres instruments. Des instrumentistes l’ont aussi pratiqué. De même Bach, de Lassus, Beethoven, s’y sont adonnés. Liszt a consacré plus de la moitié de son œuvre à la transcription et même ses contemporains comme Berlioz, Wagner. Il l’a même fait sur ses propres œuvres. La pianiste Elena Rozanova a réuni sur un disque chez Evidence Classics (EVCD084 ) des transcriptions de lieder de Schubert, des chants polonais de Chopin et une variation sur Liebeslied de Schumann. Elle propose aussi quelques pages des Années de Pèlerinage. Liszt avait ce talent immense de l’art de l’improvisation et Elena Rozanova a celui de restituer ces petits chefs-d’œuvres. Un beau voyage musical.
Dans cette même veine, celle de la transcription, Fanny Vicens propose les Variations Goldberg Variations de Bach à l’accordéon (Paraty 1421 110). Ces variations on les a entendues au clavecin, au piano forte, au piano, aux marimbas, au xylophone, aux cristaux Bachet…Bach avait lui aussi la manie de la transcription (Vivaldi, Marcello…) et même de ses propres compositions. Alors à l’accordéon ? Et bien ça marche et c’est magnifique sous les doigts Fanny Vicens. Bien sûr il faut avoir un sacré talent pour jouer de ce piano à bretelle et elle l’a. Elle arrive à restituer ces variations que l’on connait par cœur avec beaucoup de passion. Un autre beau voyage musical !
Deux disques avec deux artistes au fort tempérament dans des programmes originaux qui nous emmènent dans des ailleurs étonnants. Laissez-vous emporter, ce n’est que du bonheur à partager.