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« UN AUTOMNE EN CHANSON » : TCHAIKOVSKY – RACHMANINOV – BEN-HAIM – DESSAU – WEILL – WOLPE – BOSKOVICH – MOZART

LENA BELKINA – CONSTANCE HELLER – RAFAEL FINGERLOS

Eugène Onégine de Tchaikovsky est donné ces jours-ci au Théâtre des Champs Elysées, c’est dans cette opéra, en faisant partie de la troupe de l’Opéra de Leipzig, qu’a débuté la carrière de cette splendide mezzo-soprano qu’est Lena Belkina. Elle offre un magnifique disque en compagnie de la non moins talentueuse Natalia Sidorenko des mélodies de ce compositeur ainsi que quelques-unes, peu connues, de Rachmaninov. Le disque est un peu en avance sur l’emploi du temps, il s’intitule Spring Night ( Solo Musica SM 381). Mais à l’écoute des paroles, très mélancoliques, il est parfait pour nos journées ou nos nuits automnales. Cette mezzo de 34 ans, d’origine ukrainienne, lance ici un défi en interprétant ces mélodies qui demandent une maturité artistique. Elle l’a c’est une évidence.  Ayant une carrière internationale, à l’écoute de ces chansons, elle montre que ces compositeurs font partie du patrimoine musicale mondiale. Un disque et une interprète pour toute discothèque digne de ce nom.

Une autre mezzo, Constance Heller accompagnée par le pianiste Gerold Huber dans un cd au titre explicite Songs in Exile (Solo Musica SM 356) nous fait découvrir quatre Allemands d’origine juive qui ont dû s’exiler:  Paul Ben-Haim (1897-1984), en Israël, Paul Dessau (1894 -1979), aux Etats-Unis, Stefan Wolpe (1902-1972), en Palestine, New York et Kurt Weill (1900 -1950) à Paris puis New York.  Alexander U. Boskovich est né en Transylvanie ( 1907-1964) ; en tant que juif,  il a émigré en Palestine et a été inclus dans ce programme.

Ils ont tous fait des carrières intéressantes soit en tant que chef d’orchestre, soit en tant que compositeurs néo classiques ou dans les courants post- sériels. La plupart des textes, principalement consacrés au thème de la paix, proviennent de poètes hébreux et sont présentés ici pour la première fois en version allemande par Dagmar Nick (l’une des poétesses germanophones les plus importantes après 1945). Un disque étonnant, des compositions intéressantes chantées par une belle voix. Á découvrir.

Retour vers une musique moins originale, plus classique : Mozart Made In Salzburg (Solo Musica SM 377).  C’est le baryton autrichien Rafael Fingerlos, né dans cette ville, qui avec l’Orchestre Mozart de Salzbourg sous la direction de Leopold Hager interprète des tubes pour baryton, du divin compositeur ( Don Giovanni, Les Noces de Figaro, La Flûte Enchantée, Cosi Fan Tutte) ainsi que des airs tels que celui rarement joué d’Allazim de Zaide, Nur mutig, mein Herze, le petit air de concert Un bacio di man et même une véritable première mondiale la cabalette complète du Conte Vedro, Mentre io Sospiro, version de 1789.

Rafael Fingerlos a un beau timbre, une interprétation bien en place, peut-être pas encore assez large dans le souffle, il y manque ce petit quelque chose qui fait que l’on soit surpris. Un disque sans montage sonore, authentique,  solaire, à écouter au cours de cet automne brumeux, humide et froid.

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