UN FILS
Un film de Mehdi M. Barsaoui avec Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah, Noomen Hamda
Sortie le 11 mars 2020
L’HISTOIRE
Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu aisé. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé.
L’AVIS
C’est le premier long métrage, de Mehdi M. Barsaoui. Il a été sélectionné au 76e Festival international de Venise dans la section Orizzonti et Sami Bouajila remporta le prix du meilleur acteur. D’autres prix ont été attribués à Un Fils. Sous une sorte de huit clos Mehdi M. Barsaoui, à partir d’un drame familial, aborde plusieurs sujets : drame sentimental, drame politique, drame sociétal dans la Tunisie de 2011, en août et en septembre, sept mois après la révolution. Il s’exprime : « … Ce qui m’intéressait, c’étaient les répercussions que la vie politique pouvait avoir sur une famille d’allure classique. Et c’est la raison pour laquelle cette histoire se déroule quelques mois après la chute de Ben Ali, et quelques semaines avant celle de Kadhafi, exécuté en octobre. De grands changements ont eu lieu dans cette partie du monde et je voulais que mes personnages évoluent à cette période précise. »
On ne déflorera pas l’histoire brillamment écrite comme un suspens psychologique avec une caméra souvent à l’épaule pour être au plus près des personnages. Il n’y a pas d’artifice de mise en scène, efficacité avant tout. On est pris du début à la fin par cette histoire tragique, sorte de cauchemar, et cela tient aussi par le jeu stupéfiant des acteurs. Si le couple Sami Bouajila, Najla Ben Abdallah est étonnant de vérité, de force dramatique, de puissance émotionnelle, il y a aussi un autre personnage, le médecin, qui est formidablement interprété par Noomen Hamda. Ce genre de film n’est sûrement pas aisé à produire (cinq ans paraît-il !). Une belle leçon de cinéma à méditer par nos réalisateurs (trices) français(es) qui ont si souvent rien à dire de profond. Oui on a envie de pleurer avec Mehdi M. Barsaoui sur cette Tunisie qui se cherche. Voilà un film magnifique à défendre. Allez le découvrir !
