58e édition de la Biennale internationale de Venise, il reste un mois pour l’éviter.
« Si tout est art pourquoi continuer » BEN
L’homme qui a vu l’ours
Cette phrase de Ben n’a jamais été autant d’actualité quand on voit la pauvreté créatrice de cette 58e édition de la Biennale internationale de Venise. Exemple : traverser cette ville qui n’est qu’un chef-d’œuvre éternel, pour aller voir le grand prix attribué à la Lituanie, frôle le ridicule. Ce prix est une arnaque de la pensée critique pour paraphraser le commissaire Ralph Rugoff. On vient regarder dans un pavillon désaffecté, des gens sur une fausse plage, comme celle de Paris Plage ou celle réelle du Lido, couchés sur du sable importé du pays – bonjour l’écologie ! – entourés de tout l’attirail qu’on amène pour se faire bronzer. Il y a même le chien chien – à là on passe outre l’interdit, quel courage – Sun & Sea, pour chanter encore une fois de la cata climatique comme à la télé ou à la radio, manque le Sex, ça c’est la cata, on baise trop, on est trop nombreux, mais ce serait scandaleux une baise sur ces serviettes de bains made in Lituania ou China ! Gainsbourg le chantait en plus du sun & du sea; il y a combien d’années déjà ses provocs ! Là on est en 2019 excusez du peu! Elle est violemment engagée la Lituanie ! Belle promo quand même pour ses plages, il doit y faire un peu froid non ?
Le musée Grévin ferait figure de proue de l’art contemporain lorsque l’on voit ce que propose la Belgique qui a été elle aussi primée ! Vous mettez quelques automates évoquant des vieux métiers et dans des cages d’autres figurines qui représentent les soit disant dysfonctionnements de notre époque. Grévin à la Biennale c’est sûr il ferait un tabac. Mondo Cane est nommée cette mascarade. C’est le nom d’un documentaire putassier italien de Paolo Cavara et Gualtiero Jacopetti qui à l’époque, 1961, avait fait un tabac, avec la séquence d’un peintre tchécoslovaque ( ?) et une de ses performances publiques appelées anthropométrie, des filles à poil se roulaient dans de la peinture bleue, et se couchaient ensuite sur des toiles vierges ! L’artiste était un bon Français : Yves Klein ! La séquence avait fait scandale, vous pensez on voyait des femmes nues ! On n’oserait plus aujourd’hui se servir ainsi du corps de la femme ! Quelle scandale féminine ! Les chiennes belges sont bien plus sages.
Et les visiteurs, ces veaux, regardent tout cela bêtement ; ils ont payé et pensent que ce qu’ils voient doit avoir de la valeur.
Les arbres, les jardins, les fondamante de Venise sont gratuits et ont plus de talent que ce qui est offert dans ces pavillons qui représentent le soi-disant monde artistique.
Gisant après la visite de la Biennale
Beinh oui le monde est bien malade de la création. D’ailleurs le pavillon Israélien qui était souvent le plus novateur des biennales précédentes, l’a bien compris, il s’est transformé en hôpital et des spectateurs prennent un ticket pour attendre leur tour, comme aux urgences de n’importe quel hosto ! Quelle maladie vont-ils déclarer : Est-ce que je vis dans un monde intéressant ? Dites le moi docteur Ralph Rugoff ! On pourrait continuer à citer toutes ses portes ouvertes sur les banalités des thèmes et leurs représentations insignifiantes dans pratiquement tous les pavillons… Ah on n’a pas parlé d’un autre prix : d’immenses roues avec des chaînes. C’est la représentation de la fabrication à la chaîne des voitures et les nouveaux esclaves qui sont bien sûr des noirs (le pneu c’est noir, les noirs sont ceux qui sont enchaînés, ceux de Détroit( ?).
Juste à côté il y avait de la peinture, oui oui de la peinture, celle magique de Michael Armitage….un artiste noir qui a du talent ??!!!
Sur deux jours de visite il y a quelques surprises, il faut les chercher non pas dans les pavillons institutionnalisés mais du côté de l’Arsenal ;
Le Ghana par exemple qui raconte avec de belles photos et un décor original une partie de son passé ; il nous refile quand même une vidéo touristique sur trois écrans.
Madagascar a désormais son propre pavillon et Joël Andrianomearisoa propose une installation un labyrinthe obscur au titre poétique, Oublier la nuit. Noir c’est noir ! Pour nous dans le noir c’est plutôt l’œuvre qui nous a interpellée, angoissante, celle d’Alexandra Bircken : Eskalation 2016.
Et puis il y a le pavillon des Philippines,
de la Géorgie, de l’Albanie originaux.
Le titre choisi cette année pour la Biennale est « May you live in interesting times » (Puissiez-vous vivre à une époque intéressante). Le commissaire Ralph Rugoff n’a pas d’état d’âme et balance cette phrase à pisser de rire : « Cette édition n’a pas de thème en soi, mais s’attache à mettre en évidence une approche de la création qui englobe le plaisir et la pensée critique. » On sait que la communication est faite pour ne rien dire, mais arriver à ce stade c’est vraiment de l’art. C’est au Musée Grévin qu’il faudrait retrouver sa statue en cire ! Les artistes, en principe, quand ils ont du talent, devancent le monde, le réinventent, racontent ce qui sera. Aujourd’hui à la 58éme Biennale, la plupart à partir d’un langage extrêmement pauvre, ne racontent que ce qu’on sait déjà, sans imaginaire, sans poésie, c’est d’une banalité affligeante. Souhaitons que les pavillons, l’Arsenal, le Giardini de la 59ème soit totalement vide, ou seulement exposer, l’aspirateur Dyson, après le fameux Hoover du Palais Grassi, ce serait un vrai acte artistique qui montrerait la vacuité de notre époque et de ses artistes. Si le rien est fait art pourquoi en faire tout un plat…le fric mec, le fric…Oui on a vécue à une époque intéressante mais il y a bien longtemps.