UA-159350346-1

« VIVA L’OPÉRA » : LE BAROQUE 4

L’Opéra Français

Durant la première moitié du XVII° siècle, la France a un genre hybride de musique dramatique, le ballet de cour. Se trouvent réunis une action poétique, de la danse, des chants, des récits, tous les ingrédients qui feront les principales caractéristiques de l’opéra français. C’est lorsque l’Académie Royale de Musique passa sous la main de Jean-Baptiste Lully (1632-1687) que va naître un nouveau genre français : la tragédie lyrique. La musique doit alors se calquer sur la déclamation de la tragédie. Elle se compose d’une ouverture à la française, d’un prologue à l’éloge du roi, de cinq actes, de récitatifs qui ne ressemblent aucunement à ceux des italiens et possèdent une écriture élaborée qui suit le texte, des ensembles, des chœurs, des airs avec une mélodie syllabique et un refrain, des pièces instrumentales et bien entendu des ballets. De grands compositeurs se sont révélés ainsi à la cour du roi Louis XIV. Parmi les plus importants, il y a Marc-Antoine Charpentier (1634-1704), Marin Marais (1656-1728), De Lalande (1657-1726), André Campra (1660-1744), Henry Desmarets (1661-1741), André Cardinal Destouches (1672 -1749)

Le renouveau de l’opéra baroque on la doit en 1986 au succès inimaginable de Atys tragédie Lyrique (1676), d’après le livret de Philippe Quinault auteur comparable à Racine en son temps. On l’appelait l’opéra du roi, tant Louis XIV l’appréciait et chantait souvent pour lui-même des airs de cette œuvre. Le Roi Soleil se reconnaissait, disait-on, « dans cet Atys insensible à l’amour, que Cybèle ressemble fort à la reine, et Sangaride à Mme de Maintenon. ».

©Musée Carnavalet – Giraudon

Ce phénomène artistique a été enregistré en 1987 à l’Opéra de Montpellier. Elle est mise en scène par Jean-Marie Villégier. La direction musicale est de William Christie avec l’Orchestre Les Arts Florissants. Les interprètes sont les meilleurs chanteurs baroques du moment. Howard Crook : Atys, Guillemette Laurens : Cybèle, Agnès Mellon : Sangaride, Noémi Rime : Mélisse, Nicolas Rivenq : Celaenus, Bernard Deletré : le Temps / Phobétor / le fleuve Sangar, Monique Zanetti : Flore, Jean-Paul Fouchécourt : un zéphir / Morphée, Gilles Ragon : un zéphir / le Sommeil, Michel Laplénie : Phantase, Françoise Semellaz : Doris, Daniel Salas : Idas, Brigitte Lafon : Melpomène, Anne Crabbe-Pulcini : Iris Stephan, Maciejewski : un songe funeste, Isabelle Desrochers, Jean-Paul Fouchécourt & Véronique Gens : trio, Georges Piletta : Alecton, Filipe Crawford : l’ordonnateur des cérémonies. Les chœurs sont sous la direction d’Olivier Schneebeli, Francine Lancelot à la chorégraphie, Carlo Tommasi aux décors, Patrice Cauchetier aux costumes, Philippe Arlaud aux éclairages. Il est indispensable de voir ou revoir ce chef-d’œuvre de Lully.

L’opéra-ballet coexiste avec la tragédie lyrique jusqu’au milieu du XVIII° siècle, et c’est à travers Jean-Philippe Rameau (1683-1764) que l’opéra français, sous toutes ses formes, inscrira ses lettres d’or. Il laisse des tragédies lyriques (Hippolyte et Aricie, 1733), des pastorales héroïques (Zaïs, 1748), et même des comédies-ballet (Platée, 1745). Rameau privilégiera la musique que le texte.

D’une certaine manière, on peut considérer Les Boréades (1763) comme la dernière œuvre musicale majeure relevant de baroque. L’œuvre ne fut ni représentée ni éditée en son temps.

La reine Alphise doit choisir pour époux entre Calisis et Borilée les deux fils de Borée, le dieu des Vents du Nord. Mais elle aime en secret Abaris, protégé du grand prêtre d’Apollon, dont la naissance demeure mystérieuse. Abaris avoue au grand prêtre Adamas qu’il aime Alphise. Celle-ci confesse son amour à Abaris. Les deux princes boréades déclarent à nouveau leur transport amoureux. L’Amour apparaît et remet à Alphise une flèche enchantée qui doit conjurer tous les malheurs. Il annonce qu’il approuve son choix, mais que seul un descendant de Borée a le droit de l’épouser. Devant l’impatience du peuple à connaître le nom de son nouveau roi, Alphise décide d’abdiquer afin de pouvoir épouser l’élu de son cœur. Calisis et Borilée invoquent la colère de Borée, qui déchaîne des vents furieux. Alphise est enlevée par les Boréades. Abaris, désespéré, veut s’immoler mais Adamas le conjure de voler au secours de sa bien-aimée. Calisis et Borilée continuent de poursuivre Alphise, mais la reine préfère subir la torture plutôt que de céder. Abaris, grâce à la flèche enchantée, parvient à calmer les vents furieux. Apollon paraît alors et révèle qu’il est en fait le père d’Abaris, qu’il a engendré avec une nymphe du sang de Borée. Rien ne s’oppose plus aux noces d’Alphise et d’Abaris.

La version des Boréades choisie est celle donnée à l’Opéra National de Paris en 2003 dans la mise en scène de Robert Carsen. La direction musicale est celle de William Christie avec Les Arts Florissants. Les interprètes sont : Alphise: Barbara Bonney, Abaris: Paul Agnew Calisis: Toby Spence, Borilée: Stéphane Degout, Borée: Laurent Naourui, Adames: Nicholas Rivencq, Sémire : Anna Maria Panzarella 1. Nymphe: Jäel Azzaretti L’Amour : Théo Joulin- Demory

bonus :Marie-Ange Petit à la percussion, Patricia Petitbon, Nicolas Rivenq,les indiens,  Les Arts Florissants dirigé par William Christie, mise en scène Andrei Serban

Articles similaires

Laisser un commentaire