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«  VIVA L’OPÉRA » : LE CLASSIQUE 2

 

L’Opéra Classique

©DR

Christoph Willibald Gluck (1714-1787) composa Alceste en 1767, son opéra réformateur, à deux reprises. C’est un livret de Ranieri de’ Calzabigi, la même équipe d’Orfeo ed Euridice (voir Le Classique 1). Il n’a pas eu le même succès, la dramaturgie étant un peu pauvre. La version française du fait de la langue est très différente. Elle a été composée en 1776. Lully l’avait déjà abordé (1674). Le sujet est emprunté à Euripide.

Gluck écrira après la première représentation : « Il n’y a point de temps pour elle ; j’affirme qu’elle plaira également dans deux cents ans. ».

À la publication de la partition en 1769 à Vienne, Gluck y ajouta une célèbre préface en italien, manifeste pour une réforme de l’opéra, : plus d’aria da capo, très peu de possibilité d’improvisation et d’étalage de virtuosité de la part des chanteurs, pas de prévalence du chant syllabique pour rendre les paroles plus intelligibles, simplicité mélodique, limitation du nombre de récitatifs, une sinfonia qui ne doit pas anticiper les thèmes musicaux présents dans le corps de l’opéra, tout en devant rester reliée à l’atmosphère générale de l’œuvre. C’est ce qui l’opposera à Piccinni plus tourné vers l’italianité des opéras.

Dans cette superbe production récente à La Fenice, qui se base sur la moins célèbre version originale italienne, le metteur en scène Pier Luigi Pizzi concentre l’action sur le drame émotionnel du sacrifice d’Alceste.

Pier Luigi Pizzi va avoir au mois de juin 90 ans ! Comme Giorgio Strehler, pour le théâtre,  dont il a été l’assistant, Pier Luigi Pizzi est un des très grands metteurs en scène depuis plus de quarante ans. De plus il est aussi décorateur et costumier d’opéra. Ses mises en scène d’opéras baroques sont exceptionnelles. Unanimement reconnu sur toutes les scènes internationales, il a en 1990 inaugurait l’Opéra Bastille avec Les Troyens de Berlioz.

La distribution : Admeto : Marlin Miller, Alceste : Carmela Remigio, Eumelo : Ludovico Furlani, Ismene : Zuzana Markova, Aspasia : Anita Teodoro, Evandro : Giorgio Misseri, Un banditore / Oracolo : Armando Gabba, Gran sacerdote / Apollo : Vincenzo Nizzardo. L’Orchestre et le Chœur du Théâtre de la Fenice sont sous la direction de Guillaume Tourniaire. La Mise en scène, décors et costumes sont de Pier Luigi Pizzi.

L’argument d’Alceste : La foule pleure la maladie du roi Admète, qui semble bien fatale. Dans le temple d’Apollon, le grand prêtre supplie le dieu de sauver Admète. L’oracle est formel : le roi devra mourir à moins qu’une autre personne accepte d’être sacrifiée à Apollon. Alceste, la reine, par amour pour son époux, se propose d’être cette victime expiatoire.

 

Né à Bari en 1728, Piccinni connaît un succès considérable à Rome avec, La Cecchina (1760). Il compose ensuite plus de cinquante nouvelles œuvres lyriques. Il est alors surnommé le « prince de l’opéra ». Sa Cecchina est jouée dans toute l’Europe. Sa réputation à Rome commence à pâlir et accepte une invitation de la cour de France et devient professeur de chant de la reine Marie-Antoinette et directeur Théâtre Italien. Il décide alors de se consacrer principalement à l’écriture d’opéras et, en 1778 compose son premier opéra français, Roland, qui lui apporte une renommée importante. C’est à Paris qu’il rencontre un autre compositeur, avec lequel il a une rivalité bien connue : Gluck. Ce dernier réforme l’opéra dans le but d’y introduire davantage de vérité dramatique. Cette querelle d’artistes qui est orchestrée par les encyclopédistes défenseurs de l’opéra italien, augmente la notoriété de Piccinni, mais elle tourne à l’avantage de Gluck. L’opéra Iphigénie en Tauride de Piccinni est joué deux ans après l’œuvre homonyme de son concurrent ! C’est à Passy qu’il meurt en 1800

Le 6 février 1760 au Teatro delle Dame de Rome, Niccolò Piccinni présente son « dramma giocoso » La buona figliuola, ou La Cecchina. Inspiré par le livret de Carlo Goldoni, le compositeur en acheva la partition en seulement 18 jours… L’argument : Le marquis Conchiglia est amoureux de Cecchina, qui n’est qu’une servante. Choqué il Cavaliere Armidoro, refuse d’épouser Lucinda, la sœur du marquis. Lucinda implore son frère de ne plus voir Cecchina. Cette dernière a quelques problèmes dont un avec Mengotto, qui s’est entiché d’elle et d’autres avec Sandrina et Paoluccia, deux servantes jalouses qui essayent par tous les moyens de lui causer quelques ennuis. Á la fin de l’opéra Tagliaferro, un soldat allemand, révèle que Cecchina est la fille d’un baron allemand ce qui permet son mariage avec le marquis.

La Cecchina à été représenté à l’Académie de Glasbo à Ljubljana (Slovénie) en 2014. L’Orchestre est sous la direction de Simon Dvoršak et la mise en scène de Yulia Roschina. Pour la distribution : Cecchina: Dunja Tinauer, Lucinda: Štefica Stipančević, Sandrina:Eva Černe, Paoluccia: Nuška Drašček Rojko, Mengotto: Domen Križaj, Marchese: Klemen Torkar, Tagliaferro: Klemen Adamlje, Armidoro: Katja Konvalinka

bonus :Niccolò Jommelli (1714 – 1774) L’Isola Disabitata, Teatro di Corte del San Carlo di Napoli,  Napoli maggio 2015; avec Raffalla Milanesi: Costanza, Orchestra del Teatro di San Carlo sous la direction de Rinaldo Alessandrini, mise en scène de Mariano Bauduin

 

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